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Le (presque) inconnu de la semaine: Cartier Martin

Vous qui regardez les boxscores NBA tous les matins, vous vous êtes forcément retrouvés devant ce phénomène: des bonnes stats en face d’un nom de joueur qui vous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. « D’où il sort, celui-là? » « Il était pas à Houston? Ou à Milwaukee? » : Basket Infos vous propose, cette saison, de donner vie à ces noms, en opérant chaque semaine un gros plan sur un joueur peu connu qui s’est illustré sur les parquets. Aujourd’hui, l’ailier d’Atlanta Cartier Martin.

 

Pourquoi on en parle?

Parce que dans une équipe d’Atlanta qui ne marche pas trop mal (4v-4d), mais qui se repose énormément sur ses starters, Cartier Martin est tout simplement le bencher le plus productif, et le seul qui dépasse les 15 minutes de jeu! 23 minutes en moyenne, qu’il met à profit en signant de belles performances: 17 pts pour l’ouverture de la saison contre Dallas, et deux dernières sorties contre Charlotte et New York à 13 et 16 pts. Ses moyennes: 10 pts, 2,9 rbds, 1,4 pds, en assurant à peu près au shoot (40%) et carrément aux lancers (81%). Martin est par ailleurs le deuxième sniper des Hawks, après Korver, puisqu’il prend 5 tirs derrière l’arc par match, pour une moyenne tout à fait honorable de 37,5 %. Bref, un 6e homme de qualité.

 

D’où vient-il?
Les plus pointus d’entre vous le savent, Cartier Martin est déjà dans le paysage NBA depuis un moment, mais n’a jamais réussi à complètement trouver sa place dans la grande ligue. Le type même de journeyman, qui collectionne les maillots et dont le CV dessine un parcours chaotique. Né le 20 novembre 1984 (on vous l’avait dit que ce n’était pas un perdreau de l’année!) au Texas, Martin a fait l’intégralité de son cursus universitaire à Kansas State, la fac de Mitch Richmond, entre 2003 et 2007. Pas de bol, l’université est dans une période peu faste, et ne voit pas une seule fois la March Madness, alors qu’elle y a participé 5 fois sur 6 depuis son départ, renouveau lancé par un certain Michael Beasley en 2008… Titulaire les 3 premières saisons, il progresse régulièrement, jusqu’à aligner en 2005-2006 18 pts et 6,6 rbds. Le nouveau coach Bob Huggins le replace en 6e homme la saison suivante, ce qui ne l’empêche pas de tourner à 17,1 pts et 4,4 rbds.

Tout cela n’est malheureusement pas suffisant pour être choisi lors de la draft 2007, celle d’Oden, Durant, Horford et Noah. Pas de Cartier en NBA, donc, mais qu’à cela ne tienne, Martin part jouer à Antalya, Turquie, où il joue assez (8,8 pts, 2,7 rbds) pour revenir dans les radars NBA, et être signé en août 2008 par l’équipe de D-League Iowa Energy, où il crève l’écran: 20,6 pts en 21 min! Fin janvier 2009, Martin touche enfin du doigt son rêve: les Bobcats lui offrent un contrat de 10 jours, puis un second, et le signent finalement jusqu’à la fin de saison. Cartier ne joue pas beaucoup, mais, au moins, il est en NBA. Problème, les Bobcats ne le conservent pas. Rebelote, Martin traverse l’Atlantique et passe 6 mois à Trévise, avant que Golden State s’intéresse à son cas et le signe en janvier 2010, où il joue 10 matchs et signe de très belles stats (9 pts, 4,7 rbds)… insuffisantes pour avoir un contrat longue durée. Dure, dure, la vie de journeyman en NBA.

A toute chose malheur étant bon, Cartier Martin se retrouve aux Wizards, intéressés par son profil de shooteur. Le voilà qui débarque dans le plus beau foutoir de la ligue, où le vestiaire a explosé (c’est le cas de le dire) après l’affaire Arenas/Crittenton. Il grappille 8 petits bouts de matchs qui, sans le savoir, sont le début de son histoire avec Washington. Une histoire chaotique, qui va durer 4 ans, entrecoupée de contrats de 10 jours, de retours en D-League et même d’un passage en Chine pendant le lock-out. Au total, 118 matchs et quelques beaux matchs, comme une pointe à 23 pts l’an dernier contre Golden State et un autre à 21 pts-8 rbds contre les Lakers. Mais aussi beaucoup de défaites, la fréquentation de ce qui fait de mieux dans l’intelligentsia de la NBA (Blatche, McGee, Nick Young), et même 400 000$ perdus dans une escroquerie financière!

 

Comment en est-il arrivé là?

Comme d’habitude dans sa carrière, en s’accrochant. Laissé en plan par les Wizards cet été et tout proche de repartir en Chine, Martin a été rattrapé in extremis par Danny Ferry, le GM d’Atlanta, qui l’invite au training camp des Hawks… 15 jours avant le début de saison. Dans un roster où le titulaire à l’aile est DeMarre Carroll, ce qui ne vend pas forcément du rêve, Martin sent qu’il a un coup à jouer. Première étape: convaincre Budenholzer de le garder dans le roster final. Le nouveau coach des Hawks cherche des shooteurs, Cartier sait shooter: done. Deuxième étape, s’imposer dans la rotation. Et pour cela, quoi de mieux que de commencer la saison avec 17 pts, avec 3 3 pts et 6/6 aux lancers? Après 8 matchs, Martin est bien au-dessus de ses moyennes en carrière (5,4 pds, 2,1 rbds). Comme quoi, la persévérance paye.

 

Et maintenant?

Vu son parcours, il serait étonnant que Cartier Martin se sente arrivé et installé en NBA. Mais il est sans aucun doute tombé au bon endroit, dans une équipe où le banc est faiblard et où la concurrence à l’aile est indigente. On lui souhaiterait bien de découvrir enfin les playoffs, mais les Hawks n’offrent pour l’instant aucune certitude quant à leur présence en postseason. Avec son apport statistique, on ne voit en tout cas pas comment Danny Ferry pourrait ne pas garantir son contrat pour l’année. A 29 ans, Martin est un peu en retard pour devenir le nouveau LeBron James, mais cette saison pourrait lui apporter quelques belles satisfactions: si tout se passe bien, il dépassera bientôt le cap des 200 matchs joués et des 1000 points marqués en NBA. De quoi en faire un Cartier libre! (oui, elle est facile).

 

Retrouvez le portrait de la semaine passée sur Miles Plumlee

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Une réflexion sur “Le (presque) inconnu de la semaine: Cartier Martin

  • JoachimCelts

    Elle est facile mais elle marche toujours ^^

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