Comment les Celtics ont éteint Giannis Antetokounmpo
Quand on affronte les Bucks, la principale clé pour c’est de limiter l’impact de Giannis Antetokounmpo offensivement. Pas un mince affaire et cette saison très peu d’équipes ont réussi à le faire, mais les Boston Celtics font partie des meilleures défenses de la ligue avec notamment un sacré atout nommé Al Hoford. L’intérieur, très mobile, et au QI défensif très élevé, a la capacité de pouvoir gêner le Grec et c’est ce qu’il a fait à merveille hier soir, prenant le dessus sur son adversaire. Le candidat au titre de MVP a réalisé sa pire performance en carrière (au moins 20 shoots) avec 7/21 et surtout un impensable 4/16 à l’intérieur de l’arc, de loin sa pire prestation.
« Sans aller trop loin dans la stratégie employée, il faut prêter énormément d’attention à ce gars lorsqu’il drive et il faut aussi sortir sur les shooteurs. »
« Notre priorité était de lui rendre les choses difficiles à chaque fois. » Al Horford
Bon, on n’en saura pas trop de la part de Brad Stevens, mais la stratégie des Celtics était bien sûr collective. En transition, là où le Grec excelle, la stratégie était claire : former un mur de deux joueurs devant lui, souvent vers la ligne des lancers pour qu’il vienne s’empaler dedans, ce qu’il a fait à de très nombreuses reprises. Cela empêchait aussi les contre-moves du candidat au titre de MVP, comme l’Eurostep ou le spin move
Et quand le second défenseur avait du retard pour former ce mur, où qu’il se faisait transpercer, souvent Al Horford, super défenseur, très mobile, a réussi à rattraper le coup, comme ici :
Ou encore ici :
Ensuite, logiquement les Celtics l’ont laissé shooter à 3-pts, mais n’ont pas défendu comme l’ont fait les Pistons et notamment Andre Drummond. Ce dernier lui laissait 3-4 mètres, beaucoup trop puisque cela permettait au Buck de prendre de l’élan et dans cette situation il est inarrêtable. Si l’ailier a rentré 3 tentatives de loin, c’est inhabituel et les Celtics signent à chaque match pour qu’il se contente de prendre ces tirs de loin, qu’il ne mettra sans doute pas avec autant de réussite. Tout en l’incitant à shooter de loin, les défenseurs, comme Al Horford, ou même Aron Baynes, lui laissaient à peine 2 mètres pour pouvoir rapidement être au contact de lui et lui imposer une présence physique pour ralentir son drive, ce qui limite son efficacité et sa capacité à déborder le défenseur, et permet aussi à l’aide d’avoir le temps d’arriver. Fait important également, il y avait clairement la volonté de l’orienter sur sa gauche, où il est moins efficace, car il finit avec sa main droite. Mais quand ce dernier partait sur sa main droite, Al Horford l’a parfaitement défendu, l’orientant vers l’extérieur (avec une première aide) tout en sachant qu’il allait tenter de revenir vers l’intérieur et qu’il y avait alors de l’aide pour le contester, comme ici :
Sur chaque drive le Grec s’est retrouvé encerclé avec peu de marge de manoeuvre et bien moins d’espace qu’habituellement, ce qui l’a considérablement gêné dans sa prise de décision.
« Horford est costaud, on a très souvent joué l’un contre l’autre. Il connaît mes moves et c’est plus facile de défendre quand tu peux m’envoyer d’un côté et que l’aide arrive de l’autre. Globalement ils ont fait un super boulot en défense sur moi, surtout Horford, qui m’a orienté vers le côté où se trouvait l’aide. » Giannis Antetokounmpo
« Al a évidemment été un peu assigné sur lui, mais j’ai trouvé que toute l’équipe était consciente de ça. Al est évidemment un élément très important de notre équipe. Je suis reconnaissant pour les très très longues pauses entre les temps morts du quatrième quart. » Brad Stevens
Sur pick & roll les Celtics ont également bien défendu, notamment avec Aron Baynes. Moins mobile qu’Horford, il attendait Giannis un peu plus bas, mais sans lui laisser trop d’espace une fois le ballon en main, le forçant à prendre rapidement une décision. Le Grec a très souvent pris la mauvaise, les Celtics se positionnant également bien sur les lignes de passe.
Lors du prochain match, le Grec va devoir prendre des décisions plus rapides, notamment pour trouver ses coéquipiers et il y a quelques séquences qui ont fonctionné, comme là en isolant Aron Baynes ligne de fond. Il est bien plus difficile d’aider sous peine de laisser un shooteur bien trop ouvert.
Milwaukee a aussi utilisé ce système en début de seconde période, qui a bien fonctionné
Via The Athletic