Bynum-Cousins, Battle of California
L’an dernier, bon nombre de spécialistes voyaient avec la retraite de Shaquille O’neal la fin définitive des grands pivots dominants. Feu le Big Cactus, il ne semblait guère rester plus que son successeur dans la raquette d’Orlando Dwight Howard, les Noah, Néné ou autres Hibbert ne boxant pas dans la même catégorie. Pour autant, et aussi vaste qu’est le territoire américain, aussi nombreuses que soient les franchises, c’est dans le seul état californien que les pivots du futur se livrent un duel à (semi) distance.
576 km de distance séparent Los Angeles de la capitale d’Etat Sacramento. 15 titres de champion NBA séparent les Lakers et les Kings. Ces derniers n’ont en effet inscrit leur nom sur le palmarès du championnat qu’en 1951. Une éternité. Depuis cette époque, la franchise des frères Maloof, ex-propriétaires de casinos à Las Vegas, n’aura jamais réussi à s’imposer comme une équipe conquérante. L’embellie des années 2000 fut l’œuvre d’une génération pratiquant un des plus beaux jeux offensifs de l’Histoire. Sous les ordres de Rick Adelman, les Chris Webber, Peja Stojakovic, Vlade Divac et Mike Bibby atteindront les finales de conférences en 2001 et se heurteront… aux Lakers. Il semblait écrit qu’un destin croisé lierait les deux franchises. La gloire aux angelinos, les échecs pour les joueurs de River City. Un destin souligné par une rivalité depuis 2002 et la naissance de l’appellation « Sacramento Queens » by le Shaq et le surnom de « Cow Town » (ville des vaches) par Phil Jackson pour désigner Sacramento.
Le run and gun du début du XXIe siècle enterré avec le départ de Rick Adelman, la franchise des Kings est actuellement au coeur d’un long processus de reconstruction. Les arrivées de Tyreke Evans en 2009 et de Demarcus Cousins l’année suivante semblent marquer un tournant. Avec un axe de cet acabit, les fans de la Power Balance Pavillon se sont mis à rêver à un nouveau départ. Si Evans a démarré fort sa carrière, s’auréolant du titre de Rookie of the Year, il tarde aujourd’hui à confirmer les espoirs placés en lui. Irrégulier et souvent blessé, il n’a plus l’impact escompté. Il en est tout autre de Demarcus Cousins.
Sorti du fameux « fab five » de Kentucky promotion 2009 (avec Wall, Orton, Bledsoe et Patterson), il est sélectionné en 5e position de la Draft. Sa première saison dans la grande ligue laisse directement entrevoir les capacités du joueur. Physique, puissant et technique, il dispose du haut de ses 2m11 et 122 kg, d’un shoot en tête de raquette plus que fiable pour un pivot. Adroit balle en main, il est également une force dissuasive en défense. Si sa première saison a été placée sous le signe de l’irrégularité, les spécialistes ont vu en lui un véritable pivot en devenir, en atteste ses 14.1 pts et 8.6 rbds de moyenne et son apparition match All-Star des rookies (33 pts, 14 rbds). John Calipari, son ancien coach à Kentucky disait d’ailleurs de lui qu’il était l’un des joueurs les plus talentueux qu’il n’ait jamais eu sous ses ordres. Si le talent de l’ancien Wildcat est évident, son caractère a souvent été montré du doigt. Souvent puni à l’université, il est présenté avant même la draft comme un joueur difficile à coacher et comme un jeune homme extraverti. Il sera d’ailleurs victime de son attitude tout le long de son année rookie en étant le joueur récoltant le plus grand nombre de fautes techniques, le tout agrémenté d’une mésentente cordiale avec son entraineur Paul Westphal.
Si sa saison sophomore a commencé sur les mêmes bases que la précédente (suspensions, mise à l’écart), il a cependant su tirer son épingle du jeu suite au limogeage de son entraineur. Avec l’arrivée d’un Keith Smart beaucoup plus orienté vers l’attaque, Cousins est devenu un tout autre joueur. Mieux que çà, il est littéralement en train d’exploser. Intenable en attaque, véritable point d’encrage dans la raquette, il est désormais le dépositaire numéro 1 du dispositif offensif des Kings. Capable de cartons offensifs impressionnants (41 pts contre Phoenix le 4 mars), il s’est également épanoui dans son rôle de gobeur de rebonds avec pas moins de 11.1 prises par match (4e de la ligue) dont 4.3 offensifs (1er). Beaucoup plus consistant dans tous les compartiments du jeu, son implication et ses statistiques en hausse font pourraient pourquoi pas faire de lui un candidat sérieux au titre de joueur ayant le plus progressé. A la tête de 33 double-doubles (5e de la ligue), il cumule cette saison 18pts, 11,1 rbds. Avec une marge de progression énorme et à condition de pouvoir contrôler ses sauts d’humeur, Sacramento dispose en lui de l’un des futurs joueurs dominants de la ligue.
Bien que différente de celle de son homologue de Sacramento, la carrière d’Andrew Bynum arrive également cette année au stade de l’explosion. Enfin. Âgé d’à peine 24 ans, le natif de Plainsboro dans le New Jersey écume les parquets de la ligue depuis déjà 7 saisons. Alors qu’il prévoyait initialement d’intégrer un cursus universitaire dans la prestigieuse fac des UConn Huskies dans le Connecticut il prit finalement la décision de se présenter à la draft. Choisi en 10e position, les Lakers voyaient en lui le successeur d’une équipe désormais orpheline de Shaquille O’neal. Plus jeune joueur jamais drafé à l’époque à seulement 17 ans, il eu le privilège d’être encadré par le mythique Kareem Abdul-Jabbar, recruté tout spécialement pour parfaire sa formation au poste bas. Il faut dire que l’attente dans la cité des Anges était énorme. Après leur fabuleux triplé entre 2000 et 2002, les angelinos sont tombés dans un relatif anonymat et n’inspirent plus la même crainte qu’avant. Avec un effectif qui ne compte que le seul Kobe Bryant comme joueur majeur, les Lakers font à peine figure de challengers pour le titre.
Après une première saison quelconque (1.6pts en 7 minutes de jeu), il se voit confier le poste de titulaire suite aux blessures successives de Kwame Brown et Chris Mihm lors de la saison 2006-2007. Avec cette opportunité il achève sa saison avec des statistiques plus que solides avec un temps de jeu modéré (7.8 pts et 6 rbds en seulement 21min). Bien que souvent mis à la faute, il aura néanmoins montré des capacités insoupçonnées tant sur le plan offensif que défensif. Si les saisons suivantes devaient être celles de la confirmation, le pivot rencontra au grand dame des fans de LA son adversaire le plus farouche. Les blessures. Détenteur d’un physique impressionnant (2m13, 129 kilos), Bynum fut souvent sujet aux blessures comme en atteste ses multiples blessures aux genoux. L’arrivée de Pau Gasol dans la cité des Anges combinée à l’apport de Lamar Odom permirent cependant aux Lakers de retrouvé par deux fois les sommets. Souvent cantonné au rôle de 4e roue du carrosse, le jeune pivot savait pourtant que son heure approchait.
Le vieillissement de l’effectif ainsi que le contexte de la saison actuelle (Lock-out, rumeurs de transfert), ne sont certainement pas étrangers à la transformation d’Andrew Bynum. Avec l’arrivée d’un Mike Brown adepte d’un jeu offensif articulé dans la raquette, il a vu ses responsabilités augmenter de manière significative. Désormais dépositaire d’un temps de jeu conséquent, il peut enfin montrer l’étendu de ses capacités. Puissant et agile, il s’est progressivement imposé comme la deuxième solution de l’attaque des Lakers. Adoubé par le Black Mamba en personne, il peut désormais s’émanciper dans ce qu’il sait faire de mieux: Marquer et intimider. Ses 18,4 pts, 11,9 rbs (3e de la ligue) et 2 contres témoignent de ses progrès. Un développement récompensé par une place de titulaire au All-Star Game d’Orlando. Seuls ses écarts de conduite semblent désormais être un frein à sa totale domination. Cible des arbitres et de son entraineur qui voient en lui un joueur au comportement incontrôlable, il est victime d’une réputation de joueur à l’égo démesuré. Sûr de lui et chambreur, il est le joueur ayant récolté le plus grand nombre de fautes techniques de la ligue. A l’instar de Demarcus Cousins, son attitude est la seule barrière à ses prédispositions.
Si le talent n’est pas toujours gage de maturité, une certitude demeure. Demarcus Cousins et Andrew Bynum sont l’avenir de leur poste. Leur duel pourrait devenir à terme un classique où le vainqueur s’érigera en véritable roi des raquettes californiennes. Voir de la ligue.
Comme quoi le coach peut libérer un joueur, c'est fou! Si Tyreke Evans est plus régulier et continue dans sa bonne saison Rookie, le duel Evans-Cousins peut-être énorme.
Pour Bynum, il a un gros caractère de merde, mais bon seule la maturité le changera!
Super article ;)
Super article en effet, apres les deux joueurs ont autant de conneries que de talent … c dire le talent ^^
Bynum ca fait longtemps qu'il est dnas la ligue, et avec ce qu'il fait cette saison, on comprend vraiment pkoi Phil Jackson lui en mettait plein la gueule