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La Slovénie jusqu’au bout du rêve?

Vainqueurs des Grecs hier après une partie tout en contrôle (hormis une légère frayeur en fin de match), les Slovènes ont donc accroché à leur tableau de chasse une seconde nation majeure du basket après l’Espagne. Les deux frères Dragic et leurs coéquipiers ont livré un match dense, excitant, plein de fougue, électrifiés par un public chaud bouillant et réactif à souhait. Après cette victoire, le pays hôte de cet euro est en passe de devenir le favori numéro 1. Alors, forcément de nombreuses questions jaillissent. Les Slovènes ont-ils les épaules assez larges pour aller au bout? Leur inexpérience n’est-elle pas un handicap insurmontable? Seront-ils capables de jouer avec cette même insouciance lors de matchs couperets? Analyse des forces en présence.

La Slovénie possède avant tout deux atouts indissociables qui font sa plus grande force. Son public et son intensité. La salle de Ljubljana est totalement acquise à la cause du pays et joue le jeu à fond, n’hésitant pas à fournir un appui conséquent et fort à Goran Dragic et consors, et stimulant les joueurs du pays pour leur donner l’esprit combatif qui les caractérise. Cette volonté d’arracher chaque ballon, de sauver chaque miette et d’aller gratter chaque rebond est sans doute la plus grande force de l’équipe sur le terrain. Avec 21 rebonds offensifs (contre 14 aux Grecs), les Slovènes ont écrasé Yannis Bourousis et ses potes dans la raquette. Zoran Dragic est sans doute le joueur qui symbolise le mieux cet état d’esprit, en témoigne les 11 rebonds (!!) grattés par le frère de Goran sur la tête des Italiens.

L’intensité mise par les slovènes rend d’ailleurs leur défense redoutable, et crée des opportunités énormes pour les joueurs de Bozidar Maljkovic dans le jeu rapide. La qualité de la sortie de balle slovène sur les rebonds, combinée à leur faculté de voler les ballons dans les mains et sur les passes, offrent aux Dragic et à leurs coéquipiers un jeu de contre-attaque qui optimise les qualités des joueurs majeurs slovènes. Maljkovic, en privilégiant des rotations rapides avec des éléments ne demeurant sur le parquet que quelques minutes avant d’être remplacés, va d’ailleurs dans ce sens.

 

Une autre qualité majeure de l’équipe est évidemment sa star, Goran Dragic. Parachuté dans un collectif faible à Phoenix, celui-ci a passé l’année comme seul leader d’une team à la dérive. Mais cette expérience douloureuse a au moins le mérite d’avoir fait du plus grand des frères Dragic un meneur d’homme prenant un plaisir fou à évoluer dans un groupe compétitif et cohérent. Il possède quasiment toutes les clés, tout en étant bien géré par coach Maljkovic au niveau de son temps de jeu afin d’éviter une fatigue qui pourrait l’emmener vers un jeu forcé. Rapide, adroit, intenable et provocateur, l’ex meneur de Houston éclabousse l’euro de sa main gauche parfaite et de ses finitions variées, rendant ses chiens de garde fous les uns après les autres.

Mais, même si l’énorme match de Dragic ne l’a pas mis en lumière comme lors des parties précédentes, le jeu collectif de l’équipe est également très rôdé. En témoigne le match de l’Italie et les nombreuses actions durant lesquelles la balle circule facilement au milieu d’une défense italienne aux abois.

 

Dernière qualité importante de ce collectif slovène, une défense solide. En plus des pressions dingues auxquelles sont soumis les extérieurs (3/15 pour Marco Belinelli lors du match de l’Italie), les intérieurs slovènes verrouillent la raquette, tenant le rebond et les duels avec une maîtrise intéressante. En témoigne d’ailleurs le mauvais match de Yannis Bourousis  hier (1/5 au shoot), ou d’Ante Tomic lors de la victoire de la Croatie (3/11) . Attention quand même car l’équipe n’est pas vraiment constante dans la raquette, Marc Gasol avait ainsi surnagé lors de la défaite de l’Espagne en shootant à 50%.

Face aux Grecs, les Slovènes ont affiché une seule faiblesse majeure: leur incapacité à défendre sur pick-and-roll. L’essentiel des points de Vassilis Spanoulis lors du premier quart-temps est venu de ce type d’action, et les hommes de Maljkovic ont continué à souffrir régulièrement dans ce domaine durant toute la rencontre. Si le reste de la partition récitée par le collectif a laissé ce problème dans l’ombre, celui-ci pourrait bien resurgir lors des matchs couperets, car nul doute que les coachs adverses sauront tirés les leçons des matchs disputés jusque là par l’équipe.

L’autre point faible potentiel de cette équipe vient de son immense coeur. Avec toute l’énergie déployée, les slovènes doivent être vigilants quant à leur maîtrise du match. Les Grecs sont ainsi revenus dans le match après avoir été menés de plus de 15 points (43-27 à la mi-temps) en tentant de faire déjouer les coéquipiers de Lakovic à coup de fautes violentes et de provocations multiples. Les anciens, comme Lakovic justement, ainsi que le coaching de Maljkovic, auront un rôle primordial à jouer durant les matchs à élimination directe pour éviter un pétage de plomb de Goran Dragic qui pourrait s’avérer meurtrier. Mais pour le moment, le meneur des Suns, qui a quand même déjà disputé plusieurs matchs de playoffs, a su tenir ses nerfs et emmené son équipe à la victoire. De bon augure pour la suite.

 

Les slovènes paraissent indéniablement armés pour aller au bout. L’équipe est portée par un public au soutien sans faille et un Goran Dragic au sommet de son art, bien secondé par l’expérience de Lakovic, la fougue de Zoran Dragic et la défense pot de colle de Joksimovic. Cette capacité à refroidir les scoreurs adverses est probablement la plus grande garantie des slovènes à l’heure actuelle et constitue, une fois associée à un jeu rapide énorme, une arme redoutable pour les adversaires du pays hôte. Reste que la Slovénie devra prouver sa capacité à rester calme dans les matchs couperets, que Maljkovic va devoir continuer à oser ses rotations rapides même lors de matchs serrés, et que les errances passagères (une série de 13-0 avait notamment permis à la Croatie de recoller lors de la victoire de cette dernière) devront être gommées. En tout cas, il ne fera pas bon tomber sur cette équipe slovène en pleine bourre et qui vise désormais ouvertement la médaille d’or. Sans oublier que Tony Parker ne garde pas que des bons souvenirs de ses rencontres face à la star de cette team…

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Une réflexion sur “La Slovénie jusqu’au bout du rêve?

  • Blockorama

    Bah non …

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