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Analyse Vidéo : Kevin Durant doit-il être élu MVP ?

Getty Images

Habitué à la seconde place depuis toujours, cette saison pourrait bien être la bonne pour Kevin Durant. Derrière des stats pharamineuses, un passage chaud bouillant pendant quelques semaines, et le deuxième meilleur bilan de la NBA pour OKC, tous les ingrédients semblent être là pour qu’il mette enfin la main sur le trophée. Alors, Kevin Durant doit-il être élu MVP ?

Jetons un coup d’œil à son profil.

Guillaume (@GuillaumeBInfos)

Physiquement, Durant est un spécimen comme on en voit très rarement (ou jamais) débarquer en NBA. Il n’est pas extrêmement costaud (listé à 215 lbs/97kgs, plutôt léger pour le poste) ni superbement explosif mais possède une taille (6’10/2m08) et une envergure de bras (7’4/2m25) tout simplement hors du commun. Une grande partie des intérieurs de la ligue n’ont pas le luxe d’avoir de tels attributs physiques (notamment son envergure de bras, plus grande qu’un Joakim Noah et identique à celle d’un Dwight Howard par exemple) et lui domine la ligue en évoluant poste 3 avec ces mensurations là.

Offensivement, sa meilleure arme et la plus utilisée reste son jump-shot (76% de ses tirs totaux). Shooteur très pur à la mécanique de tir fluide et très rapide, il est quasi indéfendable du fait de sa taille, sa longueur et son très haut point de relâchement du tir lui permettant de marquer par-dessus n’importe quel défenseur NBA. Excellent en réception de passe (même s’il pourrait et devrait être beaucoup plus utilisé de cette manière si l’attaque du Thunder pouvait gagner en structure et variations), il impressionne par sa capacité à dégainer en sortie de dribble, à l’image d’un Stephen Curry. Le tout en ayant des pourcentages de réussite on ne peut plus satisfaisants : un très bon 45% sur son jeu à mi-distance sur lequel il s’appuie énormément, et un tout aussi bon 40% de réussite à longue distance sur 6 tentatives par match.

Jump-shooteur d’élite, Durant demeure également redoutable lorsqu’il attaque le cercle (un cocktail généralement bien difficile à contenir). Grossièrement dit, c’est un ailier de 2m08 qui évolue et bouge sur le terrain avec l’aisance d’un arrière. Possédant une superbe qualité de dribble et d’impressionnants changements de vitesses/directions pour sa taille, il est bien plus qu’un simple straight-line driver et sait parfaitement naviguer dans les défenses. Pas superbement explosif, il compense on ne peut mieux avec d’impressionnantes longues enjambées (capable d’aller de la ligne des trois points jusqu’au cercle en 2-3 pas). Une fois au cercle, son super toucher de balle mais surtout sa magnifique longueur de bras (2m25) en font un fantastique finisseur (79%). Il joue aisément au-dessus du cercle en raison d’une très belle verticalité, et parvient à conclure très régulièrement malgré les contacts et une carrure pas des plus épaisses qu’il soit. A noter enfin sa remarquable capacité à provoquer les fautes, lui assurant une petite dizaine de points par rencontre depuis la ligne des lancers francs (10.1 LF tentés/m, 87%).

Le domaine où il s’est sans doute le plus amélioré récemment reste le playmaking : 5.6 ast/m cette année (et déjà 4.6 l’an passé) contre 2.8 de moyenne ses quatre premières saisons chez les pros. Possédant une superbe vision de jeu en raison de sa taille, et étant capable de créer sur pénétration ou Pick&Roll, Durant a surtout appris à tirer profit de toute l’attention que lui portent les défenses soir après soir (c’est ainsi que sans avoir  de magnifiques qualités de création ni une véritable mentalité de distributeur il délivre allègrement plus de 5 passes de moyenne). Néanmoins, il garde encore une certaine marge de progression. Pas toujours très précis dans ses passes, il a encore tendance à forcer les choses ou à mal lire les défenses. Ce n’est pas un point forward de formation, donc difficile de lui en vouloir pour quelque chose qui ne rentre pas dans ses devoirs. Mais force est de constater qu’il peut encore largement s’améliorer en apprenant notamment à faire la passe simple plus souvent.

Défensivement, il y a du bon et du moins bon. Durant possède de remarquables atouts physiques mais pas forcément la rigueur et discipline défensive pour les exploiter complètement. En premier lieu, sa posture défensive est généralement plutôt mauvaise du fait qu’il reste trop haut sur ses appuis (ce qui est compréhensible étant très grand pour son poste, mais ça ne rend pas les adversaires qu’il affronte moins rapide). De même il n’aime pas se battre à travers les écrans et préfère quasi tout le temps les contourner, autorisant bien trop de tirs ouverts. Sa technique sur closeout n’est pas non plus des plus efficaces, étant bien souvent hors de contrôle (« il se jette comme un con » comme dirait l’autre). Enfin, son attention loin du ballon est plutôt bonne de manière générale, étant enclin à faire les efforts et les rotations nécessaires pour aider sur le ballon mais sa tendance à aider sur une passe près de l’action reste un problème majeur (il concède là encore trop de tirs ouverts se faisant).

Néanmoins Durant compense bien son manque de technique/discipline avec, comme dit précédemment, ses attributs physiques bien au-dessus de la moyenne. Très grand et très long, il joue parfaitement les trajectoires de passe, est un excellent rebondeur (7.7 rbs/m) et parvient très bien à contester les tirs au cercle même si on peut regretter qu’il ne le fasse pas plus souvent (0.8 blk/m). Sans même compter le fait qu’il est capable de rattraper ses erreurs défensives (inattention ou manque de discipline) avec cette magnifique longueur de bras.

Tout bien pris en compte, c’est on ne peut plus facile de se rendre compte pourquoi Kevin Durant est à l’heure actuelle un des tous meilleurs joueurs au monde. Pas parfait en défense, c’est en revanche un scoreur d’élite, sans doute même le meilleur qui existe à l’heure actuelle, avec cette combinaison incroyable d’artilleur indéfendable et de remarquable slasher.

En terme de performance pure sur cette saison, cela semble de plus en plus évident que le trophée de MVP trônera dans quelques semaines sur le rebord de sa cheminée. D’un coté, Durant affole les compteurs tout en menant OKC au deuxième meilleur bilan de NBA (sans Russell Westbrook pour une grande majorité des matchs). Et de l’autre, son concurrent direct Lebron James ne réalise pas une saison régulière aussi impressionnante sur le plan individuel, mais surtout le Heat n’est pas aussi dominant (2e à l’Est, 7e bilan général, une défense pas aussi superbe qu’attendu, etc). L’un dans l’autre, difficile d’imaginer le futur ex-Poulidor de l’Oklahoma échouer une fois de plus.

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5 réflexions sur “Analyse Vidéo : Kevin Durant doit-il être élu MVP ?

  • machiavel1983

    Est ce que Durant a vraiment 2m 08 ? Moi j' ai vraiment l' impression qu' il a plus de 2 m 10 …

  • machiavel1983

    Sinon très belle synthèse profil , bravo !

  • WarriorsBlackKid

    Je crois qu'il a grandi et qu'il mesure 2m10 maintenant

  • WarriorsBlackKid

    Giannis lui ressemble physiquement

  • StillBallinBB

    Toujours dur d'avoir les dimensions précises après la draft. La NBA a historiquement toujours eu tendance à être plutôt généreuse en centimètres dans ses fiches.

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