Comment le Magic a failli passer à côté de Shaquille O’Neal en 1992

En 1992, à la draft, même s’il y avait de beaux noms comme Christian Laettner ou Alonzo Mourning, tout le monde n’avait d’yeux que pour Shaquille O’Neal. Il était assez clair que l’équipe qui remporterait le premier tour à la loterie sélectionnerait le pivot. Voici pourquoi ce jour là, chaque GM avait apporté son porte bonheur comme nous l’explique ESPN. Chacun d’eux avait de plus, sous son siège, un maillot aux couleurs de leur équipe floqué au nom d’O’Neal. Tous espéraient donc fièrement le brandir devant les caméras. Orlando n’avait qu’une chance sur 11 de remporter le gros lot. Pourtant c’est bien l’équipe floridienne qui pu s’octroyer les faveurs du Shaq.

Toute cette histoire, on la connait. Ce que l’on ne savait pas par contre, c’est que Pat Williams, président des opérations basket du Magic, a eu ensuite un gros coup de stress : Leonard Amato, agent du Shaq est allé à sa rencontre pour le féliciter, mais surtout pour lui annoncer que l’équipe du Magic n’intéressait absolument pas Shaq. Avouez que ça partait mal !

Pourtant Williams est resté sur ses positions, malgré une forte insistance d’Amato qui demandait un transfert du pick, le dirigeant d’Orlando tenait à Shaquille O’Neal et ce, même s’il n’avait pas pu le rencontrer pour le moment. C’est sûrement grâce à cet entêtement que Shaq, deux jours avant la draft, s’est finalement décidé d’effectuer une visite à Orlando aux côtés de son frère Jamal et de son père Philip. A ce moment-là, Williams n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands, bien décidé à en mettre plein la vue à Shaq et à sa famille.

Jamal devait avoir 12 ou 13 ans. Vu qu’on avait plein d’activités prévues pour Shaq, j’ai décidé de laisser Jamal chez moi. Mes enfants y étaient, nous avions une piscine et un terrain de basket. Tout allait bien, jusqu’à ce qu’on apprenne que Jamal n’avait pas été content de son repas de midi. Il avait insisté pour avoir des cornichons. Du coup, nous avons dû faire un tour en urgence à l’épicerie ! » Pat Williams

Et ce n’est pas fini. Le soir, Pat Williams avait organisé un repas très important avec de potentiels sponsors pour Shaq dans un restaurant de luxe, mais le comportement des deux frères n’a pas forcément été celui attendu.

Nous avions ce dîner très important et Shaq et Jamal ont commencé à voler de la nourriture dans les assiettes des autres. Ils se battaient tous les deux avec leur fourchette. Puis ils se sont lancés des bouts de viande avant que ça ne se transforme en combat de nourriture. Je ne savais pas quoi faire. J’avais envie de les punir dans leurs chambres. » Pat Williams

Du coup, suite à cet événement, Williams ne savait plus quoi faire. Fallait-il drafter cet impertinent au talent fou, mais qui pourrait lui causer des problèmes dans le vestiaire ? Il décida de prendre le risque.

Mais ce n’est pas là que l’histoire s’est arrêtée. Quand David Stern a lancé le coup d’envoi de la draft, le Magic avait 5 minutes pour choisir. Très vite, Pat Williams décida d’informer par téléphone le représentant du Magic le soir de la draft, de sa décision de sélectionner Shaq. Sauf qu’un problème technique empêcha Williams de passer son appel. Malgré plusieurs essais, il n’y arriva pas. Pendant ce temps, le temps s’écoulait, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une minute sur l’horloge. Il n’y avait pas d’autre moyen de contacter le représentant.

Je me disais que ça allait être le plus gros faux pas de l’histoire de notre sport. Que se serait-il passer si nous n’avions pas pu faire notre sélection ? » Pat Williams

Heureusement, Alex Martins, devenu propriétaire du Magic aujourd’hui, avait quelque chose que personne n’avait à l’époque : un téléphone portable Nokia flambant neuf ! Le Magic était sauvé.

On a eu chaud. Ça s’est joué à une vingtaine de secondes. Je ne sais pas ce qu’ils auraient fait si nous n’avions pas pu choisir dans les temps. » Alex Martins

De son côté, Shaq se demandait pourquoi cela prenait autant de temps. Alors que le Magic semblait super chaud sur lui, avaient-ils changé d’avis en raison de son comportement au restaurant ?

Je n’y croyais pas. Je me suis dit qu’ils avaient peut-être changé d’avis pour choisir Zo Mourning ou Christian Laettner. » Shaquille O’Neal

Au final, tout s’est bien terminé et Shaq a bien semblé apprécier son aventure à Orlando, même s’il n’y sera resté que quatre saisons. La finale NBA perdue avec le Magic face aux Rockets en 1995 aura d’ailleurs sûrement bien fait gonfler l’expérience d’O’Neal avant qu’il n’aille remporter des titres à Los Angeles, puis à Miami.