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James Harden : « Ce ne sera peut-être pas beau mais nous pouvons aussi gagner des matchs moches et décousus »

L’une des grandes particularités de la série qui débutera ce soir entre les Rockets et les Lakers sera l’opposition de styles. Du small-ball mené par un duo d’arrières explosif comme James Harden et Russell Westbrook d’un côté contre une team avec de vrais intérieurs menés par des joueurs de grande taille comme LeBron James et Anthony Davis de l’autre. Le coach de l’équipe texane Mike D’Antoni explique qu’il a confiance en son nouveau système sans véritable pivot, mis en place en cours de saison suite au départ de Clint Capela.

 Je pense que nous sommes plus sûrs de ce que l’on fait et plus confiants par rapport à notre façon de jouer. Ce sera forcément compliqué, car ils sont la plus grande équipe, la meilleure équipe et celle avec le meilleur bilan de la conférence Ouest. Ce sera un challenge, mais j’ai vraiment confiance en ce que l’on fait. À chaque fois que vous tentez quelque chose de différent vous devez y croire et ça aide, ça aide même beaucoup. Des fois on est arrivés, on a pris une fessée, tout le monde disait qu’on était trop petits et qu’on ne pouvait pas jouer comme ça. Alors nous nous sommes bougés et nous continuerons d’essayer. » Mike D’Antoni

Alors c’est sûr que l’idée est surprenante et que le manque de taille peut s’avérer rédhibitoire. Sauf que, face à une équipe comme les Lakers, cela peut avoir son effet. L’idée de les prendre de vitesse tout en allant relever le défi à l’intérieur grâce à la puissance de Westbrook et James peut paraître intéressante. Le tacticien des Rockets explique cependant qu’il n’a pas imaginé cette stratégie en pensant spécialement à ses adversaires du 2e tour.

Je ne pense pas que l’on ait déjà mentionné spécifiquement le nom des Lakers. La clé c’est nous plus que n’importe qui dans la ligue. Nous voulions jouer du mieux que l’on pouvait et nous verrons à quel point nous pourrons capitaliser là-dessus. » Mike D’Antoni

Cet état d’esprit est plutôt intéressant du côté d’Houston. Alors que les autres années, le roster semblait assemblé en grande partie pour pouvoir concurrencer les Warriors, cette fois-ci, c’est tout simplement la meilleure équipe possible qui a été réunie. Daryl Morey, le GM, s’explique à ce propos.

J’aimerais que nous soyons assez bons pour nous dire : ‘Ok, on se concentre juste sur cette équipe que nous devons battre’. Mais je ne pense pas que nous ayons prouvé que nous pouvons en être là pour l’instant. J’espère que nous le ferons. Mais plus que toute autre chose, l’idée était principalement de récupérer Covington que nous trouvions très bon et que nous considérions comme un super fit. Nous pensions aussi que ça aiderait beaucoup James (Harden) et Russell (Westbrook) à être aussi bons qu’ils peuvent l’être. On a pensé qu’avec lui nous pourrions construire une défense très forte. Nous pensons que c’est en jouant de cette façon que nous avons le plus de chances. » Daryl Morey

Mais la grande question concerne la défense. Si l’attaque des Rockets devrait fonctionner, P.J. Tucker sera-t-il assez performant du haut de son mètre 98 pour arrêter Anthony Davis ?

J’ai défendu sur Davis à chaque fois que je l’ai affronté depuis que je suis dans cette ligue. Ce ne sera pas différent. Alors ok, si vous m’aviez dit il y a quelques années que je jouerais pivot pour les Rockets, je vous aurais ri au nez. Mais ça arrive, on évolue et on fait avec. J’ai défendu sur des joueurs plus grands toute ma vie. Ce n’est pas comme si je devais m’entraîner, appeler le préparateur physique et lui demander des conseils pour défendre sur des joueurs plus grands. Il suffit juste d’être intelligent et d’utiliser ma petite taille à mon avantage. Je peux vous rentrer dedans, vous mettre des coups à l’estomac et vous empêcher de descendre la balle, je peux vous empêcher de reculer et vous obliger à tenter des tirs difficiles. Je peux rester devant vous, car je bouge très bien mes pieds. » P.J. Tucker

Et là, force est de constater que ces propos ne sont pas juste de beaux discours. Sur la cinquantaine de minutes lors desquelles Tucker a défendu sur Davis cette saison, il l’a limité à seulement 6 points à 2 sur 5 au tir et 6 balles perdues. Au niveau de l’efficacité, on est plutôt bien. Au final, comme D’Antoni le dit, les deux styles seront opposés, mais impossible de dire lequel des deux s’en sortira le mieux face à l’autre.

Il y a des avantages et des inconvénients. Je pense qu’ils savent quelles sont nos faiblesses. Nous devons faire en sorte de les atténuer avec de la ténacité, du combat et un vrai désir d’y arriver. Ils savent aussi quelles sont nos forces. Nous verrons quelle volonté et quel combat permettront de remporter cette bataille. Désormais, il ne s’agit plus du niveau auquel vous jouez, mais plutôt de la dureté avec laquelle vous jouez, d’à quel point vous êtes engagés. C’est plus une question de cerveau et de cœur que de talent. Si vous voulez remporter un titre ou gagner un match de playoffs, vous devrez le faire avec votre cœur. » Mike D’Antoni

Évidemment, en plus du cœur, dans un dispositif small-ball, l’adresse semble primordiale, notamment de loin. Et pourtant, les Rockets se sont imposés face au Thunder avec un James Harden mais aussi un Eric Gordon pas loin d’être catastrophiques à 3-points. Cela ne semble pas être problématique pour le barbu et ce, même si le mode arrosage se poursuit face aux Lakers.

Que ce soit moche, que ce soit une bagarre, il faut faire ce qui est nécessaire. Les matchs ne seront peut-être pas beaux, mais nous pouvons également gagner des matchs qui sont moches et décousus. » James Harden

Le combat s’annonce prometteur et difficile de dire autre chose que nous avons hâte !

Via Houston Chronicle (ici et ici)

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