Ettore Messina : « En NBA les médias et les réseaux sociaux ne vous cassent pas les couilles comme ils le font en Europe »
Qui de mieux placé qu’Ettore Messina head coach en Europe puis assistant chez les Spurs (avant de revenir en Italie la saison dernière) pour comparer la NBA et l’Euroligue ? Avec ses quatre titres d’Euroligue remportés, il est un client du coaching sur le vieux continent, mais a surtout beaucoup appris aux côtés de Gregg Popovich.
J’ai pu voir la façon dont ils appréhendaient la charge de travail avec autant de matchs à jouer. Avant, j’organisais probablement trop d’entraînements avec des joueurs fatigués. J’ai réalisé que cela avait un coût. Si vous travaillez trop avec des joueurs fatigués, vous augmentez leurs chances de blessures. Le repos est la clé. » Ettore Messina
Mais pour le tacticien la différence entre les deux ligues va bien au-delà de cet aspect et prend toute son ampleur dans la façon dont les coachs sont évalués.
L’impact des joueurs stars est très important en NBA. Les coachs sont évalués en fonction de comment ils utilisent leurs deux ou trois meilleurs joueurs, s’ils le font de la meilleure façon possible. Ce n’est pas pareil de perdre un match avec vos deux superstars à 30 points que d’en perdre un quand elles marquent 15 points. L’Europe c’est différent, un peu comme l’université aux États-Unis. Nous avons également de bons joueurs, mais la façon dont performe l’équipe représente ce qu’il y a de plus important. Après, défensivement c’est pareil. Si vos adversaires vous battent, vous voulez au moins limiter leur superstar. Ce n’est pas pareil si vous perdez alors qu’une superstar en face a mis 60 points que de perdre en limitant la superstar à un nombre de points inférieur à ses habitudes. » Ettore Messina
De plus, même si c’est peu souvent abordé, un match de NBA dure 48 minutes, soit huit minutes de plus qu’en Europe. Si cela peut paraître anodin en premier lieu, Messina affirme que ce n’est absolument pas le cas.
Les gens n’ont aucune idée de ce que c’est de coacher un match en NBA. Dans un match de 48 minutes, les rotations et le temps maximum qu’un joueur peut rester sur le terrain représentent des données différentes. Puis il faut savoir qu’en Europe, si vous êtes menés de 15 points à la moitié du 3e quart-temps, on peut quasiment dire que le match est terminé. En NBA, si vous êtes menés de 20 points au milieu du 3e, il vous reste encore 18 minutes à jouer, ce qui représente presque la moitié d’un match en Europe. Donc, il reste encore une chance de revenir. » Ettore Messina
Enfin, pour Messina, l’une des principales différences encore se situe dans le traitement des médias.
En NBA les médias et les réseaux sociaux ne vous cassent pas les couilles comme ils le font en Europe. Bien sûr j’étais assistant aux États-Unis et je n’avais pas la même pression. Là-bas je faisais quelque chose que je ne fais pas en Europe, c’est consulter les réseaux sociaux. Je voulais voir comment les gens agissaient avec les coachs et les joueurs. Le niveau d’agressivité est à des années-lumière de celui en Europe. Cela fait partie de la culture et c’est pour cela que ça permet aux joueurs NBA d’arriver aux matchs dans un environnement bien plus joyeux. C’est plus détendu. C’est différent et en Europe c’est bien plus difficile. » Ettore Messina
Via Sport Klub
La dernière vidéo du 6e homme