« N’est-il pas un peu vieux ? », quand Kareem Abdul-Jabbar apprenait l’arrivée d’Oscar Robertson aux Bucks
Lorsque Kareem Abdul-Jabbar s’exprime, il y a souvent beaucoup de choses à en tirer alors on l’écoute attentivement. Et alors que les Bucks retrouvent les finales NBA pour la première fois depuis 1974, la légende de la NBA se souvient de cette époque où il jouait à… Milwaukee. Alors qu’il pense que la série devrait s’étirer quelque peu, notamment grâce à la profondeur de banc des deux équipes, il s’est exprimé sur son passé avec les Bucks et sur les Bucks actuels qu’il demande de ne pas sous-estimer.
“Kevin Durant a fait ce qu’il a voulu lors des derniers matchs. S’ils n’avaient pas pu stopper un seul gars, ils n’auraient pas pu aller en finales NBA. Je suis content pour eux. Mais ce n’était pas comme s’il était souhaitable que les Bucks n’aillent pas en Finals.”
Hasard de l’histoire, c’est sur un pile ou face que les Bucks ont obtenu le premier choix de draft qui leur a permis d’obtenir Kareem Abdul-Jabbar, encore appelé Lew Alcindor à l’époque. L’autre participant de ce pile ou face crucial dans l’histoire de la ligue ? Les Phoenix Suns ! A Milwaukee, Abdul-Jabbar a côtoyé un certain Oscar Robertson avec qui il est allé chercher le titre en 1971. Et il se souvient des doutes qu’il avait émis quant au légendaire meneur arrivé dans un échange contre Charlie Paulk et Flynn Robinson, ce dernier compilant un peu plus de 21 points par match l’année précédente. Un an à peine après sa draft, Abdul-Jabbar était déjà en très bonne compagnie sans pour autant l’avoir immédiatement compris.
“N’est-il pas vieux ?” (32 ans, à l’époque du trade) avant de se repentir, “Le meilleur joueur, au profil le plus complet, et je posais des questions sur son âge.”
Pour au final devenir un superbe duo une fois sur le terrain.
“Je n’allais rien faire pour perturber Oscar. Il voulait jouer avec un tempo élevé. Je pouvais largement courir assez vite pour jouer à ses côtés. Il n’avait aucun problème pour me donner la balle dans la raquette où je pouvais opérer.”
Alors que le duo s’est rompu lorsque Robertson a pris sa retraite, frustré de ne pas avoir de nouveau contrat à la hauteur de ses attentes, Abdul-Jabbar tient à souligner l’importance de l’acte de son ex-coéquipier sur les contrats actuels, notamment à la free agency.
“ Je comprends qu’Oscar avait quelque chose à prouver. Il avait pu utiliser la free agency à son avantage. Les joueurs d’aujourd’hui ne comprennent pas ce qu’ils doivent à Oscar. C’est lui qui a rendu possible pour ces gars le fait de gagner autant d’argent.”
Alors qu’il a ensuite demandé à être échangé, il remercie le front-office de l’époque d’avoir écouté son choix sans faire aucun remous. Pour cela, il avait émis trois équipes prioritaires, les Knicks, les Lakers et les Bullets de Washington. La gagne avant tout !
“J’avais besoin d’aller là où je pourrai le plus m’épanouir dans ce business (la NBA). Je ne voulais pas partir avec un sentiment d’amertume ni rien d’autre. Mais ma place n’était pas à Milwaukee sur le long terme. C’était pour moi le moment de partir. Je pense que si je n’avais rien dit ça se serait tout de même bien passé. Ils m’ont donné leur parole et ils ont fait le meilleur deal pour eux comme pour moi.”
Un deal qui a envoyé Abdul-Jabbar aux Lakers où il décrocha trois nouveaux titres de MVP, chiffre qui l’avait déjà atteint en étant aux Bucks, mais surtout cinq bagues de champion supplémentaires. Il n’a d’ailleurs jamais ressenti la moindre animosité de la part des fans de Milwaukee vis-à-vis de ce trade.
“Les fans ont eu l’air de bien prendre la chose. J’avais l’impression qu’ils étaient déjà contents de nous avoir vu gagner un titre. Comme moi, ils n’en voyaient pas un nouveau arriver à l’horizon au vu de l’effectif que nous avions.”
50 ans après leur dernier titre et 47 après leurs dernières finales, les Bucks ont l’occasion de brandir de nouveau le trophée Larry O’brien. Nul doute que Kareem Abdul-Jabbar, même s’il ne semble pas vouloir se mouiller avec un pronostic, en serait l’un des premiers heureux. Résultat des comptes le 23 juillet au plus tard.
Et si vous voulez en savoir un peu plus sur le trade de Kareem Abdul-Jabbar aux Lakers on vous l’explique ici au milieu des trades qui ont le plus changé l’histoire de ligue.
Via Yahoo Sports