Il n’y a qu’un meneur que Damian Lillard accepte de voir classé devant lui : « Quand tu dis la vérité, parfois les gens disent que tu pleures »
Depuis que Damian Lillard est dans la ligue, il y a un refrain qui revient souvent dans la bouche du meneur de jeu : il n’a pas le sentiment d’avoir le respect qu’il mérite. Invité de « The Draymond Green Show » l’ailier fort des Warriors a évoqué la saison 2019-20 et le fait que le meneur de Portland n’était pas vraiment dans la discussion pour le trophée de MVP malgré son énorme saison : 30 points à 46.3% dont 40.1% de loin, 4.3 rebonds et 8 passes, son meilleur exercice en carrière.
« Je pense que j’ai le respect, que les gens me respectent, mais comme ce que je fais ne fait pas de bruit, mon jeu lui fait du bruit. J’ai fait un match à 60 points, 10 rebonds et 7 passes, nous avons remporté des matchs. J’ai fait des performances qui ont fait du bruit, mais je ne fais pas de bruit. Je ne vais pas sur les réseaux sociaux dire des trucs fous. Quand des choses sont dites je ne réponds pas. De temps en temps quand je sens que je suis défié, que quelqu’un dépasse les bornes, je réponds en étant vraiment agressif, et là ça fait les gros titres. Mais je ne suis pas du genre à parler franchement sur tout, je ne fais pas de bruit. Je ne pense pas que ce caractère soit vraiment attractif. Par exemple, la saison passée Stephen (Curry) était sur une série folle, il était dingue. Vous perdez contre les Lakers et Memphis, mais il y avait énormément de personnes qui étaient là : ‘Il devrait être le MVP.’ Et à mes yeux, j’étais là : ‘Il devrait probablement être MVP, car ce qu’il fait est à ce point fou au vu de son supporting cast.’ Mais moi, je tourne à 30 points, 5 rebonds, 8 passes, 46% au tir, 40% à 3-pts et 90% sur la ligne des lancers. CJ (Mcollum) et Nurk (Nurkic) manquent deux mois, tout le monde est blessé, mais nous allons quand même en playoffs, et c’est genre : ‘Oui, Dame fait une super saison, mais ils sont tête de série numéro 8, numéro 7.’ Je suis respecté, mais les gens respecteront ce que j’ai fait et la régularité avec laquelle je l’ai fait quand j’aurai pris ma retraite, que ce n’est le cas maintenant. Quand tu dis la vérité, parfois les gens disent que tu pleures, ce n’est pas la vérité qu’ils veulent entendre alors pour eux tu pleurniches. C’est simplement la vérité. J’aurais dû être là haut dans la conversation pour le trophée de MVP. J’avais mis 60 points face à Charlotte, 60 face aux Nets, 60 face à Dallas, 50 contre Philly, 50 contre Denver, 50 contre les Lakers, bro ! J’ai été joueur de la semaine en tournant à 52 points/8 rebonds/ 10 passes et la semaine suivante 47 points/9 rebonds/10 passes. Si ça avait été quelqu’un d’autre, il aurait été leader dans la course au MVP. J’ai accepté ma place. Quand vous demandez à beaucoup de joueurs de la fac, de jeunes joueurs, qui est leur joueur, c’est moi. Parce qu’ils savent que je suis solide, je dis ce que je pense. Et je pense ce que je dis. Je n’ai pas de haters, je ne suis pas jaloux. Je fais ce que je fais, mais je le sentiment que ce n’est pas respecté et apprécié comme cela devrait l’être. C’est comme ça, c’est ce que je vois.
Draymond Green le relance en lui demandant : ‘Est-ce que Steph est vu différemment parce qu’il a des bagues ?’
« Je ne réfléchis pas trop à ça. Les gens me posent beaucoup de questions à ce sujet, sur Steph. Pour moi, Steph est la personne sur laquelle vous pouvez dire ce que vous voulez. Quand tu es là : ‘qui est le meilleur à ceci, à cela ?’ A mon poste, Steph est la personne pour qui j’accepte d’être placé derrière lui. Steph vient d’une mi-major, il a connu les blessures, son équipe a été en difficulté. Il est deux fois MVP, 3 fois champion. Je respecte Steph. Je ne lui retire rien, je le respecte. Mais je ne peux pas me mettre en retrait après ce que j’ai fait. Kyrie aussi. Les gens ne lui donnent pas assez de crédit parce qu’ils ne se préoccupent pas des bonnes choses. »