NBA Mock Draft by L’Echo des Parquets – N°1, Cleveland Cavaliers
Comme un LeBron James qui reviendrait pour mettre un contre par derrière, la draft approche, et elle approche vite. L’équipe du podcast l’Echo des Parquets reste aux micros le dimanche, mais prend la plume pendant la semaine afin de mettre en lumière les choix et stratégies à adopter pour les cancres de la NBA avant d’aller au tableau recevoir leurs bons points. A tout seigneur tout honneur, et on se met en selle pour les Cavaliers, avec Lucas derrière les rênes.
Une fois n’est pas coutume, Dame Chance s’est montrée bien cavalière et Cleveland continue de galoper dans un champ de trèfles à quatre feuilles. Depuis qu’un coup de pouce du destin a fait grimper le pick que les Clippers leur avaient offert jusqu’à la première place de la lottery, Cleveland s’est solidement aggripé à son ongle jusqu’à lui rogner les phalanges, remportant le premier choix en 2013 et désormais en 2014. Néanmoins, malgré ces quelques années à se prélasser au soleil les fesses encerclées de nouilles, Cleveland n’a toujours pas réussi à retrouver les Playoffs. Comme le disait si bien un grand philosophe qui a par le passé fait le bonheur de la cité de l’Ohio, le karma est une femme de peu de vertu.
Pourtant, la probabilité pour que les Cavaliers se plantent à nouveau semble autrement plus faible que les années précédentes. En effet, si la draft 2013 était annoncée aussi pauvre qu’ouverte et qu’aucun joueur n’avait vérouillé le premier spot de la draft, la promotion 2014 n’offre que trois possibilités à Cleveland, et trois possibilités au risque d’échec quasi nul. Le problème qui se pose pour les plus célèbres flingueurs de mock drafts des Etats-Unis n’en est donc pas vraiment un : qui choisir pour compléter un effectif qui aurait logiquement du être en mesure de faire les Playoffs l’an passé?
Car oui, l’effectif de Cleveland, à défaut de suinter le talent, ne transpire pas non plus la défaite. Pour ainsi dire, il est même plutôt bien construit malgré des choix de draft qui ont pu être un peu cons par le passé. Bien entendu, le nouveau GM David Griffin aurait sans doute préféré avoir Harrison Barnes plutôt que Dion Waiters ou Jonas Valanciunas plutôt que Tristan Thompson, mais il est bien obligé de composer avec et force est de constater que les deux bougres, à défaut d’être devenus des bons joueurs, sont devenus les joueurs qu’on attendaient qu’ils soient, à savoir de bons role players.
D’autres points en revanche risquent de donner quelques maux de tête au jeune quarantenaire désormais grand timonier des décisions sportives. Tout d’abord va se poser la question de conserver ou non Luol Deng. L’ailier Sud-Soudanais est unrestricted free agent et peut signer avec qui bon lui semble, mais Cleveland aurait tout intérêt à le conserver puisqu’en plus d’être solide et régulier sur son aile, Deng reste un double All-Star, un statut que les Cavaliers peinent à attirer dans leur effectif.
Si Deng reste, Cleveland peut d’entrée de jeu écarter la piste Jabari Parker. Déjà, parce que l’ancien Bull est un des joueurs les plus endurants de la ligue et qu’il peut assurer 40 minutes de qualité par match, ce qui limiterait le temps de jeu de Parker ou le sien et serait donc incroyablement contre-productif. Et d’autre part parce que dans tous les cas les Cavaliers n’ont aucun intérêt à sélectionner le prodige de Duke.
Parker est un scoreur, un scoreur qui a besoin du ballon, un scoreur qui a besoin d’espace. Sa facilité à marquer des paniers au niveau universitaire devrait le suivre en NBA, à condition qu’il puisse avoir des systèmes qui lui soient dédiés ainsi que l’aval de son coach et de ses coéquipiers. A Cleveland, le partage du ballon entre Kyrie Irving, Dion Waiters et le reste de l’effectif a été source de conflit la saison passée, il serait risqué d’ajouter un autre extérieur qui ne prend vraisemblablement vie qu’une fois au contact de la sphère estampillée Spalding.
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Plus encore, Mike Brown, qui du fait de ses responsabilités dans le manque de fluidité du jeu offensif des Cavs et la sous-utilisation d’un talent offensif comme Anthony Bennett, a été renvoyé afin que Cleveland trouve un rythme offensif digne de son roster et de facto un spot en Playoffs. Ajouter un autre scoreur dépendant de son alimentation en cuirs aux côtés de Irving, Waiters et on peut l’espérer Bennett, mettrait en difficulté le coach appellé à reprendre en main cette équipe des Cavs. Alors imaginez en plus le bordel que ça sera quand LeBron va revenir cet été… Non, n’imaginez pas ça, c’était juste pour déconner. Si on peut plus rigoler, merde.
Bien entendu, rien n’empêche non plus la franchise de prier Deng, Waiters et même Thompson de faire leurs valises pour laisser la place à un trio Irving-Parker-Bennett autrement plus prometteur, mais s’ils ne l’ont pas fait par le passé -Griffin était déjà dans l’organisation des Cavs à ce moment- il n’y a pas vraiment de raison pour qu’ils le fassent cet été. Deux joueurs plus inclinés à se fondre dans l’effectif s’offrent alors à eux : Andrew Wiggins et Joel Embiid.
Bien entendu, avec un premier choix de draft on prend toujours le meilleur joueur, peu importe les besoins de l’équipe. Le fait est que cette année, il est difficile de dire lequel des trois joueurs est le plus prometteur, aucun d’entre eux n’étant parvenu à créer un consensus autour de lui. Cleveland peut donc se permettre le luxe de sélectionner celui qui conviendra le plus à ses besoins. Bande de bourgeois.
Wiggins comme Embiid sont issus de l’université de Kansas, où tous deux ont du endosser des rôles de coéquipiers plus que des rôles de leaders. Wiggins qui avait été une star au lycée a été utilisé comme un vulgaire Corey Brewer sur son aile, et force est de constater qu’il a parfaitement su s’y faire même si cela a sans doute nui à sa progression en terme de responsabilisation, ce qu’on attend d’un premier choix de draft appelé à devenir un franchise player. Sauf qu’à Cleveland, le franchise player s’appelle Kyrie Irving et que si Wiggins devient son lieutenant plutôt que le gros boss, finalement ça arrange tout le monde. Sauf l’auteur de cet article qui adore Andrew Wiggins et voudrait le voir numéro un et à peu près partout ailleurs qu’à Cleveland, mais ceci est une autre histoire.
Le point fort de Wiggins dans l’optique des Cavaliers, c’est qu’il peut évoluer aussi bien à l’arrière qu’à l’aile, qu’il sait se montrer efficace tout en restant discret et qu’il va devenir dès sa première année un des tous meilleurs défenseurs extérieurs de la ligue. De ce fait, instaurer une rotation Wiggins-Waiters-Deng sur les postes 2 et 3 est une possibilité envisageable, les trois larrons pouvant ainsi se voir octroyer environ une demie-heure de jeu chacun. En cas de départ de Deng, cela peut faire encore davantage, mais la flexibilité sur les ailes s’en ressentirait.
L’inconvénient, et il est de taille, est que Cleveland a déjà déféqué dans la colle l’année passée en choisissant un talent de premier ordre sur un poste qui était déjà assuré en la personne d’Anthony Bennett, pour le résultat qu’on connaît. Bennett est un talent qui enterre tous les Tristan Thompson du monde, mais à l’heure actuelle Thompson est plus utile à l’équipe avec son profil de Horace Grant du pauvre. De la même manière, il n’est pas garanti qu’un Wiggins soit en mesure d’avoir la solidité d’un Deng au poste 3 ou le scoring d’un Waiters au poste 2 -tout de même 19.3 points sur un temps de jeu rapporté à 36 minutes pour le 6e homme des Cavs.
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Bien entendu, comparer Waiters à Wiggins reviendrait à comparer Jordan Crawford à Tracy McGrady. Pourtant, Waiters, malgré sa marge de progression limitée, a bataillé pour se faire sa place sur et en dehors du parquet, et on voit mal Cleveland le mettre à l’écart, de la même façon qu’ils n’ont pas mis Thompson à l’écart pour faire de la place au premier choix de draft qu’était Anthony Bennett. On ne va pas non plus aller jusqu’à dire que les Cavs ont un problème avec les Canadiens, mais n’importe quelle équipe pas trop débile donnerait les pleins pouvoirs à un numéro un de draft. D’ailleurs, les deux dernières fois que nos amis de l’Ohio l’ont fait, le résultat a été plutôt probant.
Ainsi, même avec un hypothétique départ de Deng, qui ne serait pas forcément une bonne chose, il n’est pas garanti que Cleveland puisse offrir à Andrew Wiggins un cadre lui permettant de s’épanouir et devenir la méga-star qu’il est appellé à être. Peut-être que les Cavs voudront briser un talent de plus juste pour emmerder leurs voisins du Canada, mais on préfère espérer qu’à défaut d’être très fûtés, ils auront au moins bon coeur et se tourneront vers son compagnon à Kansas, le pivot Joel Embiid.
Joel Embiid. Le pivot dont la simple évocation du nom provoque une vague d’érections chez les scouts NBA, et chez les dirigeants qui sont encore assez jeunes pour en avoir. On parle d’un joueur qui a commencé le Basket il y a à peine trois ans, mais qui est déjà en mesure de botter le cul à la moitié des pivots de la meilleure ligue du monde. D’un mec qui marche sur la NCAA pas seulement grâce à son physique de super-méchant Marvel mais aussi grâce à un sens du jeu incroyablement développé pour un joueur avec si peu d’expérience. Réfléchis-y : après tes trois premières années de Basket, est-ce que tu étais capable de victimiser la moitié de la NBA? Non. Et bien Embiid, si.
Bien entendu, Embiid est loin d’être un produit fini et accuse encore pas mal de lacunes. Mais son potentiel semble si élevé qu’il est difficile d’y mettre un plafond. Il est d’ailleurs également difficile d’y mettre un plancher : impossible de dire jusqu’à quel point il peut progresser et impossible de dire à partir de quel point il peut cesser de progresser. On peut néanmoins penser que le pivot de Kansas sera au moins au niveau d’un Andrew Bynum qui aurait des os et non des gaufrettes à l’intérieur de ses genoux. Ses problèmes de dos qui l’ont privé du tournoi NCAA auraient pu inquiéter -d’aucuns s’en inquiètent toujours- mais le JayHawk assure en être parfaitement remis et son workout devant les scouts NBA semble avoir convaincu tout le monde de la véracité de ses propos. Même Adrian Wojnarowski, qui ne parle habituellement que de transferts et de bruits de couloirs, s’est pris à parler Basket après avoir vu Embiid. Un phénomène, qu’on vous dit.
Pour Cleveland, l’affaire serait belle. Avec au poste de pivot un Varejao aussi solide qu’une biscotte qu’on tenterait de beurrer à la machette, difficile de faire l’impasse sur un tel potentiel au poste 5, d’autant que ce type de joueur à l’heure actuelle se compte sur les doigts de la main droite de Gerald Green. Une colonne vertébrale Irving-Deng-Bennett-Embiid donnerait l’occasion à Waiters et Thompson de pouvoir devenir ce qu’on attendait d’eux avant la draft, et dont on aurait jamais du les détourner : de super role players.
Alors bien entendu, faire l’impasse sur Andrew Wiggins dont on peut être certain qu’il deviendra au minimum un Paul George, c’est un choix risqué. Surtout quand on le fait au profit d’un pivot au potentiel caché dans les nuages. Parce qu’il est trop haut dans le ciel ou parce qu’on s’amuse à lancer des écrans de fumée? Toujours est-il qu’il serait agréable de voir pour une fois Cleveland faire un choix judicieux dans une situation où ils doivent faire un choix -oui, pour LeBron et Irving on ne peut pas parler de choix à faire. Justement, au niveau du choix ils n’en ont finalement que l’embarras. Allez David, fais pas le con, prend Goliath.
With the first pick in the 2014 L’Echo des Parquets NBA Draft, the Cleveland Cavaliers select…
Joel Embiid, from Kansas University.
Un plaisir à lire!
c'est clair !
Vive Lucas ,the truth behind the balls !