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Plusieurs franchises NBA utilisent déjà une ligne à 4-points et ce n’est pas pour faire mumuse

Avec l’explosion de Stephen Curry, capable de marquer avec un haut pourcentage à 9 mètres, ou encore des joueurs comme Damian Lillard, Kemba Walker, James Harden... on parle de plus en plus de ligne à 4-points ces dernières années. Ce n’est pas du tout en projet et il y a beaucoup d’avis qui divergent à ce sujet, toutefois certaines équipes utilisent déjà une ligne à 4-points comme l’explique ESPN dans un excellent papier de Malika Andrews. A l’heure des stats avancées et de la recherche de l’efficacité maximale, les équipes NBA tentent de trouver des moyens d’être de plus en plus efficaces et cela passe parfois par une réorganisation de l’occupation de l’espace. Le spacing, c’est l’obsession de tous les coachs et ils cherchent sans cesse à en générer le plus possible, et forcément une ligne à 4-points en générerait naturellement. C’est pour cela que Brett Brown, en février 2017, a mis en place au centre d’entraînement des Sixers une nouvelle ligne, qu’on pourrait considérer à 4-points, dans le but d’enseigner à ses joueurs les meilleures pratiques pour générer du spacing et du scoring.

Brown a lancé une mode puisque cet été les Bulls ont ajouté une ligne à 4-points à l’Advocate Center, Lloyd Pierce, assistant de Brown la saison passée, a amené cette ligne avec lui aux Hawks, tandis que les Nets ont eux aussi installé une telle ligne depuis 2016-17.

« Nous sommes tous des voleurs. C’est une ligue où vous copiez. Je prends ça comme un compliment que d’autres entraîneurs trouvent cela intéressant. » Brown

Pierce a installé une ligne 1.52 mètre plus loin que la ligne à 3-points actuelle, c’est-à-dire à 8.75 mètres.

Pour résumer l’intérêt d’une telle ligne, c’est simple, comme on l’a évoqué plus haut :

« Le spacing change tout le jeu » Pierce

Si les Hawks ont drafté un certain Trae Young 6 semaines après l’arrivée de Lloyd Pierce à la tête de l’équipe, cela n’est pas un hasard. En effet, avec un range similaire à Stephen Curry, Young a une capacité rare à écarter les défenses et ce spacing généré peut permettre de redéfinir totalement une attaque, comme a pu le faire Steve Kerr avec brio aux Warriors, en grande partie grâce au spacing que créent Stephen Curry, et dans une moindre mesure, Klay Thompson. Young, également très bon passeur, est capable de dégainer à plus de 8 mètres, voire 9 mètres, même si pour l’instant ses pourcentages sont affreux. Il aimante tout de même les défenses car elles savent qu’il est capable de prendre ces shoots, ce qui est déjà rare, et de les mettre, ce qui est encore plus rare.

Lloyd souhaite que son meneur shoote de cette ligne à 4-points, mais aussi qu’il crée depuis celle-ci. Cela crée dans ces conditions un spacing encore bien plus important, ouvre le jeu à l’intérieur des 3-points et donne à un joueur comme John Collins un espace dont il peut profiter à merveille grâce à ses qualités athlétiques et de finisseur.

« Quand Trae arrive sur cette ligne à 4-pts, il doit prendre des décisions. S’il drive et que quelqu’un l’attend au cercle, il doit savoir faire ces passes sur un joueur libre. » Pierce

Atlanta travaille ça à l’entraînement et cela se traduit en match par un très grand nombre de shoots extérieurs (35.4 tirs à 3-pts, 4ème en NBA) et beaucoup de paniers faciles, dont profite John Collins avec ses 18.5 points par match et une place dans le Top 20 des dunkeurs les plus prolifiques en NBA.

Mike Budenholzer utilise une variante de cette ligne à 4-points mais dont l’objectif est sensiblement le même. A son arrivée à Milwaukee, il a demandé à ce que 5 carrés soient positionnés de la sorte sur le parquet d’entraînement :

« Je crois beaucoup aux visuels. Quelques fois il faut trouver des moyens créatifs pour dire que tu veux créer plus de spacing. »  Budenholzer

Bud souhaite tout simplement qu’en début de possession ses joueurs se positionnent sur ces 5 carrés, offrant ainsi à l’équipe un énorme spacing. Ce spacing permet notamment à Giannis Antetkounmpo d’attaquer bien plus facilement le cercle et d’évoluer avec plus de liberté. Pour le moment les résultats sont très encourageants pour les Bucks et Giannis. Le Grec joue à son meilleur niveau et il est en passe de battre le record de dunks sur une saison et il compte pas moins de 55 dunks non-assistés, preuve qu’il profite à merveille de l’espace pour évoluer en 1-contre-1, là où il est inarrêtable. Dans le même temps les Bucks sont leaders en NBA avec 14 tirs à 3-pts réussis par match alors que la saison passée ils étaient 27ème avec seulement 8.8 !

Shooter plus à 3-pts et avoir du spacing c’est bien mais ces équipes ne perdent pas de vue que le meilleur shoot à 3-points c’est celui dans le corner puisque la ligne y est plus près du panier (mais qui génère aussi énormément de spacing). Un shoot assez difficile à obtenir mais si précieux, et ce n’est pas par hasard que les Spurs ont été les rois dans le domaine pendant plus d’une décennie (Top 5 de 2001 à 2013), volonté de Gregg Popovich de générer les meilleurs shoots à 3-points. Des équipes comme les Hawks, les Bulls ou encore les Sixers insistent sur ces positions, qui sont bien identifiables au sol. A Atlanta à l’entraînement lorsqu’un joueur marque depuis un corner, cela vaut 4 points.

« C’est notre façon de mettre l’accent sur un shoot qui est très recherché. » Pierce

Il insiste énormément lors des séances vidéos sur le positionnement des joueurs et leur fait remarquer à chaque fois s’ils ne sont pas bien placés dans le corner, moyen d’obtenir un bon spacing car les défenseurs ne peuvent pas laisser trop de liberté à un joueur dans cette positon, sous peine d’être puni avec un pourcentage plus élevé que partout ailleurs derrière la ligne à 3-pts.

« Je pense qu’un spacing approprié grâce aux corners nous donne de meilleurs résultats qu’une ligne à 4-points. » Pierce

En conséquence les Hawks sont la seconde équipe qui tente le plus de shoots à 3-points dans le corner derrière les Rockets. A Chicago, un joueur comme Antonio Blakeney, qui joue peu, 16.6 minutes par rencontre, a déjà mis 14 tirs dans le corner, ce qui le place 4ème en NBA.

Cela a toutefois des limites, encore faut-il que les joueurs soient efficaces et à Atlanta ce n’est pas le cas. L’équipe a l’avant-dernier pourcentage de la ligue avec 32.5% à 3-pts. Si dans la théorie la stratégie est d’une logique implacable, la mise en place et la réalisation, montrent les limites. Mais pas de quoi décourager Pierce.

« Le message c’est qu’il ne faut pas arrêter de shooter. Il faut shooter plus. » Pierce

Cette recherche constante de l’efficacité devrait continuer à faire évoluer les méthodes d’entraînement et les systèmes de jeu des équipes, mais pour le moment il n’y a pas dans un futur proche de révolution à venir concernant les dimensions des terrains NBA ou l’apparition d’une nouvelle ligne.

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