Carmelo Anthony : « Tu prends un très très gros coup à l’ego; Je me suis senti comme une merde »
Coupé par Houston après 10 matchs la saison dernière, Carmelo Anthony s’est exprimé publiquement pour la première fois depuis des mois sur le plateau de The Jump. Il a expliqué que la manière dont cela avait été fait par Daryl Morey ne lui avait pas plu. En ajoutant même qu’elle l’avait poussé vers une grosse remise en question.
« Je ne vais pas mentir, je me suis senti comme une merde. Etre assis là en face du GM de l’équipe qui te dit : ‘On n’a plus besoin de tes services’. L’ego et la fierté en prennent un coup. J’ai commencé à me remettre en question après ça. Merde, est-ce que je suis encore capable de faire ça ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Je lui ai demandé. Il m’a dit rien, c’est juste que ça ne fonctionne pas.
J’ai eu l’impression de me faire virer. C’est quelque chose que beaucoup de gens traversent tous les jours. J’ai vraiment eu l’impression qu’on venait de me virer. »
Silencieux dans les médias depuis des mois, il a expliqué que cela n’avait rien à voir avec une pré-retraite.
« Je pense que c’est le bon moment. Depuis longtemps j’ai le sentiment d’avoir quelque chose à dire. Ce n’était pas mon choix de me mettre à l’écart, mais j’ai dû me mettre à l’écart, analyser la situation, voir ce qui se passait, comprendre où j’en étais dans ma vie et ma carrière. Sans bien comprendre comment ou pourquoi c’était arrivé, mais j’ai compris le côté business. C’est la façon dont ça m’a été relayé que je n’ai pas ressentie de la même manière. J’ai l’impression que tout ce qui est dit sur moi, participe au fait que je suis mis à l’écart. C’est pour ça que je voulais venir ici et donner ma vérité. »
Et se sentir largement capable de retrouver le monde professionnel.
« Mon silence ne signifie pas ma reddition. Je n’ai pas parce que je suis silencieux et que je me suis mis à l’écart que j’abandonne genre ‘c’est fini, je ne veux plus faire ça désormais.’ J’ai dû me mettre à l’écart pour me réévaluer, pour réévaluer ma carrière, pour réévaluer ma vie. Je suis allé à la salle tous les jours et personne ne peut vous dire que je ne m’entraîne pas, que je ne bosse pas. Je suis à la salle. »
Malgré sa réputation, qu’il considère mauvaise.
« Oui, totalement. Sans aucun doute. Les médias me donnent une mauvaise réputation, les bruits qu’il y a en NBA, les gens parlent. Puis les personnes qui sont aux commandes, je ne pense pas qu’elles vont te dire la même chose lorsque tu es en face d’eux que ceux qu’elles disent en coulisses. Je ne pense pas qu’on puisse me regarder dans les yeux et me dire que je n’étais pas un bon gars dans le vestiaire, que je n’ai pas été un bon coéquipier, que je ne me suis pas entraîné. Je suis venu tous les jours et n’importe qui pourrait vous l’affirmer. »
Mais à quel niveau ?
« J’ai pris un coup sur la tête à ce moment-là (quand il a été mis à l’écart par les Rockets) et j’étais genre ‘Je ne veux plus faire ça désormais. Je ne veux pas avoir à faire avec les politiques qu’il y a dans le sport que j’aime.’ Et j’ai eu le sentiment que le jeu ne m’appréciait pas en retour à ce moment-là. Voilà les émotions qui j’avais à ce moment précis. J’avais le sentiment que j’aimais plus le jeu qu’il ne m’aimait à ce moment-là. Mais j’aime trop le basket pour en être éloigné. J’aime tout simplement le jeu. J’entraîne des jeunes, je m’entraîne, je suis à fond dedans. C’est en quelque sorte une nouvelle vie. Après ce qui s’est passé (avec Houston) cela m’a pris du temps de me détacher de cette émotion liée à la situation avec Houston. »
Chris Brickley, son coach perso, a déclaré qu’il pourrait être intéressé par une tournée d’adieux
« Au début je ne savais pas ce qu’il avait dit. On m’a rapporté qu’il avait dit que c’était ma dernière année, une tournée d’adieux, et j’étais là ‘mais de quoi tu parles ?’ On m’a dit : ‘Chris est allé dans un show en disant que tu voulais une tournée d’adieux.’ Et là ma réaction ça a été ‘Oh mon Dieu !’ Je n’ai jamais rien dit au sujet d’une tournée d’adieux. Je n’y ai même pas pensé. J’ai pensé au fait que ce soit ma dernière année, mais c’était au moment où j’étais vulnérable émotionnellement. Maintenant j’ai le sentiment que je peux encore jouer, je sais que je peux encore jouer. Mes pairs savent que je peux encore jouer. Je ne pense pas que ce soit une question de basket désormais, c’est plutôt est-ce que moi en tant que personne je suis prêt à accepter certains rôles dans des équipes ? Oui. J’en suis arrivé à un point où j’ai accepté ce rôle. Ça a été très dur, je dois l’avouer, ça a été très dur d’accepter ce rôle. Tu passes de New York où tu tournes à 22-23 points, tu es All-Star, et tu vas dans une autre équipe, OKC, et tu dois te mettre en retrait, puis ensuite c’est la mise en retrait ultime : tu dois sortir du banc. Tu prends un très très gros coup à ton ego. Mais j’en étais arrivé à un point à Houston où je me suis dit : je peux accepter ça, je peux faire ça. Puis j’ai reçu l’aide de certaines personnes, comme les coachs, et j’ai dû en arriver à un point où c’était : ‘tu sais quoi ? Maintenant tu acceptes que c’est comme ça, c’est la norme désormais, accepte la nouvelle norme. »