Gueule de bois à Atlanta
Au lendemain du match 6 de la finale de conférence Est, l’italien Danilo Gallinari tirait une sale tête. Logique, ses coéquipiers et lui venaient de se faire éliminer par les Bucks (2-4) et ce, sans leur franchise player Giannis Antetokounmpo.
Malgré cela, on ne peut pas vraiment en vouloir aux Hawks qui nous ont livrés une saison (et surtout une post saison) bien au-delà des attentes.
Gallinari et Lou Williams, seuls joueurs trentenaires (avec Solomon Hill, c’est dire la jeunesse de l’effectif) ont expliqué en conférence de presse ne pas avoir réussi à trouver le sommeil depuis la défaite du game 6. « Gallo » explique :
« Je ne sais pas si c’est à cause de mon âge (32 ans), peut-être que j’ai quelques raisons supplémentaires pour ne pas être heureux en ce moment », a-t-il déclaré. « Ce genre de saison n’arrive pas tous les ans. Je pense que vous pouvez voir ce qui est arrivé à Chris Paul (de Phoenix). Il lui a fallu 16 ans, non pas pour gagner, mais pour avoir la chance de participer aux finales NBA. Tout le monde doit comprendre que lorsque vous avez la chance de faire quelque chose de spécial comme nous l’avons fait cette année, vous devez en profiter. Je pense que nous avions une chance. Si je pensais que nous n’avions pas eu cette chance, je ne serais pas aussi furieux – ou déçu – en ce moment. Je pense que nous avions une chance, et nous n’avons pas su en profiter. »
Néanmoins, cette élimination ne devrait pas faire oublier la saison exceptionnelle des hommes de Nate Mc Millan, qui avec leur 5ème place en saison régulière ont su se hisser jusqu’aux Finales de conférence. C’est seulement la 3ème fois dans l’histoire de la franchise que l’équipe atteint ce stade de la compétition.
Il est encore bien trop tôt pour dire ce qu’il se passera dans les années à venir. Cette campagne de Playoffs était-elle un « One shot » ou bien le début d’une grande ère pour Atlanta ?
Ce qui est sûr, c’est que la conférence Est sera encore très relevée la saison prochaine, et qu’avec des équipes comme Philadelphie, Brooklyn et bien sûr Milwaukee, les Playoffs seront ardus pour la franchise de Géorgie.
Maintenant, il faut se concentrer sur la saison à venir, et consolider certaines choses, notamment la place de Nate McMillan en tant que Head Coach. Avec lui aux commandes, Atlanta a réalisé un parcours quasi parfait en saison régulière (27 victoires/11 défaites) avant d’enchaîner sur des Playoffs de très haute volée, en se débarrassant entre autres de Philadelphie, N°1 de la conférence en demi-finale (4/3).
Il y a aussi la question John Collins : va-t-il/doit-il rester ?
L’ailier fort a refusé une prolongation à hauteur de 90 M de dollars en début de saison, alors qu’il cherchait un contrat max. Désormais, il devra soit revoir ses ambitions à la baisse, soit changer d’équipe cet été.
Le GM Travis Schlenk aura également du pain sur la planche durant l’intersaison. Aussi performant soit-il, l’effectif des Hawks n’est pas encore au complet. Atlanta devrait faire venir du renfort afin de combler ses besoins.
Notamment en attaque, où avoir un 2ème créateur afin d’épauler et de reposer Trae Young serait très bénéfique pour l’équipe. Un peu de barback en défense ne serait pas de refus non plus.
En plus de nouvelles arrivées, Atlanta devra également développer ses (jeunes) joueurs, qui pour la plupart, ont découvert les Playoffs cette année.
« Nous avions besoin de plus de caractère », a déclaré Solomon Hill dimanche. « C’est une chose que je peux apporter, mais nous devons avoir quelqu’un sur le terrain qui joue de grosses minutes et qui puisse taper du poing sur la table. Ça ne peut pas être facile », a-t-il poursuivi. « Hier soir, nous avons eu l’occasion de jouer le match le plus difficile que quiconque dans ce vestiaire ait jamais joué dans sa vie. … La nuit dernière, c’est là que vous avez besoin de chiens. C’est difficile quand vous n’avez jamais été à ce niveau, mais nous avions besoin de cette grinta. Nous avions besoin de quelqu’un d’autre que Clint (Capela) pour ancrer la défense et se faire entendre. »
Les Bucks, plus expérimentés, ont su trouver les ressources pour gagner ce match, même sans leur franchise player. Milwaukee s’offre là ses 1ères finales NBA depuis 1974, époque où ile évoluaient encore au sein de la conférence Ouest.
« Milwaukee avait le couteau entre les dents, et les Hawks ne l’avaient pas, c’est aussi simple que ça. […] Ils ont attaqué la peinture, ils étaient déterminés », a déclaré Hill. « Que ce soit Bobby Portis, Jrue Holiday, P.J. Tucker, ils ont apporté un certain hustle au jeu. Ce genre de chose ne vient que lorsque vous avez participé aux Playoffs et que vous avez perdu et été ridiculisés. »
Bien sûr que les Hawks ne se sont pas fait « ridiculiser », loin de là même. Ils ont su tenir tête et même prendre 2 matchs aux Bucks, alors que Giannis Antetokounmpo était là.
Atlanta quitte néanmoins ces Playoffs plein d’amertume, c’est évident. Les Hawks auraient bien aimé aller plus loin dans cette post season, et pourquoi pas aller chercher une bague.
Cela dit, les faucons n’ont pas dit leur dernier mot. Trae Young l’a affirmé à la suite du match “J’ai le sentiment que nous reviendrons et je le pense de tout mon cœur.” « Atlanta c’est le futur ».
Via The AJC