[Interview 1/3] Nicolas Batum : « Je n’ai égratigné aucun autre joueur que moi »
Première partie de notre interview avec l’ailier, qui s’exprime sur le futur de l’équipe de France, alors que Nando de Colo n’a pas bien pris ses propos émis après les Jeux de Rio.
Nicolas, quel va être le jeu de l’équipe de France après le départ des anciens ?
La défense va rester la même. On était très bons en défense auparavant. En attaque il va falloir je pense faire dans la lignée de 2014. Moi c’est ce que j’ai essayé de faire en tant que (il fait le signe des guillemets avec les doigts) « leader » – comme prononcé hein ! – de cette équipe-là avec Boris. C’était de mettre et impliquer tout le monde. C’est ce que j’ai essayé de faire personnellement à l’extérieur et Boris à l’intérieur. Essayer de mettre en place Evan (Fournier), mettre en place Antoine Diot, mettre en place Joffrey Lauvergne. Et laisser Thomas Heurtel faire sa sauce, parce que c’est qui il est. Ça ne sert à rien de gérer Thomas Heurtel. Il est très, très bon comme il est. On avait trouvé un très bon équilibre en 2014 et c’est ce qu’il va falloir essayer de trouver maintenant, à partir des prochaines années.
On a l’impression qu’il manque une véritable identité à l’équipe de France. Qu’en penses-tu ?
Là ça va être différent, parce que l’on va se chercher. Parce qu’il y a une nouvelle génération qui arrive. Mais la génération qu’il y aura, c’est exactement le groupe qu’il y a eu en Espagne il y a deux ans. Donc on a déjà fait quelque chose de pas mal. C’était la première médaille (bronze) du basket français en Coupe du monde. Sans Tony et Nando. Donc ça veut dire aussi que cette équipe-là peut jouer sans leader.
Mais ça pourrait faire penser qu’elle joue mieux quand tu as plus un rôle de leader justement, comme en 2014…
Non, ce n’est pas pareil. Ça voudrait dire que Tony bloque le jeu et ce n’est pas vrai. On est champions d’Europe l’année d’avant (2013). Je pense que l’année dernière cela aurait dû être l’équipe de Tony jusqu’au bout. Mais maintenant c’est une passation de pouvoir, passation de génération, donc c’est différent. 2014, entre guillemets, c’est une année exceptionnelle. Parce qu’il manquait des joueurs, il y a eu des blessures… mais il n’y a pas de problème d’identité. Il va falloir retrouver à nouveau ce que l’on avait découvert en 2014.
Nando de Colo vient d’exprimer son mécontentement par rapport à vos propos post-Jeux Olympiques. Souhaitez-vous revenir sur le sujet?
Non. Je pense que c’est une histoire qui est terminée. J’ai dit ce que j’avais à dire juste après la compétition, qui s’est terminée il y a plus de deux mois. Non, ce qui est dommage, c’est que j’avais parlé de ça avec le coach et quelques joueurs de l’équipe. Ce qu’ils pensaient si je demandais à être sur le banc. J’ai demandé l’avis de plusieurs joueurs. Tout le monde était OK avec ça. Donc j’ai demandé à voir Vincent Collet pour en parler. C’était tout au début de la compétition, juste après le match contre l’Australie. C’est quelque chose que j’avais émis pendant la compétition justement. Parce que c’est quelque chose que je n’aime pas gérer après. C’est un peu inutile de faire ça, c’est nul, donc je l’ai fait pendant. Mais dans ce que je dis, le seul que j’avais égratigné, c’était moi. Je n’ai égratigné aucun autre joueur, je n’ai égratigné personne d’autre, je ne m’en étais pris qu’à moi-même car j’avais moi-même mal géré cette situation-là. Et vous ne me verrez jamais parler en mal d’un de mes coéquipiers dans les médias. Je pense qu’il n’y a plus rien à dire là-dessus. Le débat s’est fini avec les Jeux Olympiques. On passe à autre chose. Maintenant c’est une nouvelle génération qui passe.
On se dit quand même qu’il y aura plusieurs dossiers à régler, dont trouver le rôle satisfaisant pour Nicolas Batum…
Ouh là ! Nando a clairement les clés de cette équipe-là et moi ça me va. Ça me va. Après autour il y aura Evan, il y aura Thomas, il y aura Rudy (Gobert), il y aura Antoine (Diot), il y aura Edwin Jackson. Il y aura plein de joueurs. Je ne sais pas qui viendra cet été. Mais on a la chance d’avoir des très bons joueurs qui suivent derrière. Mais si vous me demandez qui a les clés de cette équipe-là, pour moi c’est Nando. Parce qu’il a prouvé depuis deux ans qu’il a des résultats. Qu’il a de grosses performances individuelles et collectives. Donc c’est normal que les clés lui reviennent.
Et le dossier Evan Fournier ?
Ça, c’est à la fédération de gérer. Evan sait ce qu’il a à faire. Ce n’était pas un cas qui était très facile à gérer et il a été mal géré je pense. Mais c’est à la fédération de gérer ça. Pas à moi.
Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York en partenariat avec Sport 24