[Intersaison NBA 2019] Chicago Bulls : continuer à reconstruire autour des jeunes joueurs
La free-agency est toujours le moment fort de l’intersaison NBA et c’est encore plus vrai cette année avec le nombre impressionnant des stars se retrouvant sur le marché (Kyrie Irving, Kawhi Leonard, Kevin Durant, Jimmy Butler, Klay Thompson et bien d’autres )
Alors que toutes les équipes sont désormais en vacances, Basket-Infos vous propose de faire le point sur la situation salariale des 30 franchises NBA. Après les Grizzlies, les Knicks, les Suns, les Hawks, les Mavericks, les Cavaliers, les Pelicans, les Wizards, les Wolves, les Hornets, et les Kings, c’est au tour des Chicago Bulls
Mais pour mieux comprendre ces enjeux il est nécessaire de faire un point sur les concepts clés de l’univers des finances en NBA :
- Chaque franchise a le loisir de recruter ses joueurs au montant qu’elle le souhaite tant qu’elle ne dépasse pas le plafond maximal autorisé pour sa masse salariale. Ce plafond est le Salary Cap. Pour la saison 2019-2020, il devrait être de 109 millions de dollars. Pour rappel, il était de 101,8 millions cette année. Cette augmentation est la plus forte connue depuis la folle free agency 2016 (augmentation du cap de 24 millions de dollars !) et sera utile pour de nombreuses équipes.
- Lorsqu’une équipe dépasse le salary cap elle peut malgré tout continuer de recruter des joueurs par le biais d’exceptions. La Mid-level exception est disponible chaque année. Elle est de 9,25 millions et applicable sur un ou plusieurs joueurs. La seconde exception est la Bi-annual exception qui donne 5,7 millions de dollars supplémentaires pour recruter. Cependant, comme son nom l’indique, elle n’est disponible qu’une année sur deux. Chaque franchise a aussi la possibilité de signer autant de joueurs qu’elle le souhaite au contrat minimum. C’est la minimum exception. Enfin, une dernière possibilité de recruter en ayant dépassé le cap est le Sign and Trade. Par cette technique, le joueur libre qui souhaite partir, resigne dans son équipe actuelle puis se fait immédiatement échanger contre l’équipe où il souhaite partir moyennant une contrepartie qui permet d’équilibrer les salaires. C’est ce qui s’était produit en 2017 lors du départ de Chris Paul aux Rockets.
- Au-delà du salary cap, un autre plafond existe en NBA. Lorsque ce plafond est atteint la franchise est encore plus restreinte pour effectuer ses recrutements et doit payer une taxe proportionnelle au montant dépassé. C’est la Luxury Tax. Le plafond de Luxury Tax est de 132 millions de dollars pour l’année 2019-2020. Une franchise qui le dépasse ne peut alors plus que recruter à travers des contrats minimums et une mini Mid-level exception de 6 millions. Pour rappel, c’est cette exception qui avait permis aux Warriors de recruter Demarcus Cousins à l’été 2018.
- Un autre élément essentiel lors de la Free-agency est les Bird Rights. Ces droits permettent à n’importe quelle franchise de resigner ses joueurs en dépassant le salary cap. Mais attention ! Tant qu’elle n’a pas renoncé aux droits de son joueur libre, le salaire du joueur continue d’être pris en compte dans sa masse salariale. C’est ce qu’on appelle les Cap-Hold. Ils permettent d’éviter qu’une équipe signe des Free-agents au prix fort grâce à l’espace salariale permis par le départ de ses joueurs puis ensuite resignent tous leurs joueurs grâce aux Bird Rights.
- Enfin, depuis la saison 2017-2018, les franchises NBA peuvent recruter deux joueurs en two-way contracts. Ils ne peuvent passer que 45 jours en NBA. Le reste du temps ils sont assignés à l’équipe de G-League affiliée à leur franchise. Cette année, ils étaient payés 77 250 dollars.
Afin d’être le plus clair possible, chaque équipe verra ses joueurs répartis selon leur situation contractuelle dans 3 catégories :
- les salaires engagés, c’est-à-dire le total des salaires des joueurs sous contrat pour l’année prochaine, plus le montant du contrat des futurs rookies. Sur le tableau ci-dessous ce sont les joueurs dont le salaire n’est pas surligné pour 2018-19
- les salaires potentiellement engagés, qui recouvrent tous les contrats qui ne sont pas encore garantis pour l’an prochain. Cela concerne les Player Option (salaire surligné en vert),qui permettent à un joueur de mettre fin à son contrat un avant son terme, les Team Option (salaire surligné en bleu), qui sont l’équivalent pour les franchises, et les contrats non-garantis (salaire écrit en rouge).
- les joueurs libres(free agents), qui n’ont pas de contrat pour l’an prochain. Ceux-ci peuvent être free agents restrictifs (salaire surligné en rouge), ce qui donne la possibilité à leur franchise de s’aligner sur n’importe quelle offre de contrat qui leur est faite, ou free agents non-restrictifs (Salaire surligné en jaune), c’est-à-dire libres de signer où bon leur semble.
La situation salariale des Bulls :
Via Earlybirdrights
Cela donne donc :
SALAIRES ENGAGES + OPTIONS : 86,5 millions de dollars
ESPACE MAX SOUS LE CAP : 22,5 millions de dollars
(PO : Player option; TO : Team option; UFA : Free-agent sans restriction; RFA : Free-agent avec restriction; NG : contrat non-garanti)
Joueurs engagés : Otto Porter Jr, Zach Lavine, Cristiano Felicio, Kris Dunn, Lauri Markkanen, 7ème choix de draft, Wendell Carter Jr, Denzel Valentine, Chandler Hutchinson, Antonio Blakeney
Joueurs potentiellement engagés : Shaquille Harrison (NG), Walter Lemon Jr (NG), 40ème choix de draft, 38ème choix de draft
Free agents : Robin Lopez (UFA), Timothé Luwawu-Cabarrot (UFA), Wayne Selden (UFA), Ryan Arcidiacono (RFA)
(Two- way contract : Rawle Alkins et Brandon Sampson)
Les Bulls viennent d’achever une saison dans la continuité de la précédente, en misant sur les jeunes mais, en accumulant les défaites. Les nombreuses blessures qu’a connu l’effectif n’ont pas non plus aidé. L’équipe a en plus, connu des agitations durant cette saison. Fred Hoiberg, le Head coach, a été licencié en décembre, remplacé par son adjoint Jim Boylen. Ce dernier a connu des tensions avec son groupe après son arrivée en raison de ses méthodes plus musclées. Ces problèmes semblent finalement s’être apaisés, et le nouveau coach paraît s’être adapté à ses joueurs. Il a d’ailleurs, gardé la confiance de ses dirigeants qui l’ont prolongé pour plusieurs saisons. D’autres changements sont apparus lors de cette saison : le projet Jabari Parker a rapidement été abandonné, et il a été transféré avec Bobby Portis aux Wizards en échange d’Otto Porter Jr et son gros contrat. Son profil semble en tout cas, bien compléter l’équipe, et il a montré des prestations intéressantes après son arrivée.
L’effectif est jeune et il va devoir continuer à montrer la saison prochaine, les promesses qu’il a pu afficher de manière intermittente cette saison. On pense notamment à Zach Lavine et Lauri Markkanen qui doivent s’affirmer comme des Leaders pouvant amener une équipe en Play-Offs. Ils seront encore sous contrat l’année prochaine, comme la plupart de l’équipe. Aucun bouleversement majeur devrait donc se produire à Chicago cet été.
Le principal objectif de l’intersaison pour le management des Bulls, sera de s’améliorer sur le poste de meneur. Zach Lavine et Otto Porter occupent les ailes, Lauri Markkanen et Wendell Carter Jr sont prometteurs à l’intérieur, mais Kris Dunn semble insatisfaisant pour occuper le rôle de meneur titulaire. Il a disputé seulement 46 matchs cette saison, et donne l’impression d’afficher des limites offensives après 3 ans en NBA.
Pour le remplacer, Chicago a deux options. La première est la draft pour laquelle ils possèdent le 7ème choix. Il se dit d’ailleurs dernièrement que les Bulls essaieraient de remonter dans la draft pour être sûr de pouvoir sélectionner Darius Garland qui est annoncé comme le deuxième meilleur meneur de cette cuvée après Ja Morant (qui sera probablement choisi en deuxième position par les Grizzlies). Les New Orleans Pelicans viennent de récupérer le quatrième choix, et ils sont apparemment ouverts à l’échanger si cela leur permet d’obtenir un tour 2020 supplémentaire. C’est pourquoi, les Bulls convoiteraient fortement ce Pick 4. Cependant, les Knicks pourraient compromettre les plans du management des Bulls puisque finalement, la franchise de New York songerait aussi à Darius Garland pour son 3ème choix. La draft sera en tout cas, à suivre côte Bulls.
La deuxième option est de recruter un meneur plus expérimenté lors de la free agency. Chicago possédera 22,5 millions de dollars pour recruter, et ils auront donc l’espace sous le cap suffisant pour faire venir un meneur de qualité. Le premier nom qui vient alors à l’esprit, est celui de Patrick Beverley. Le meneur défensif sort d’une très bonne saison avec les Clippers et sera sûrement très courtisé. Les Bulls pourraient posséder un avantage car il est originaire de Chicago et est encore très attaché à la ville. Il a d’ailleurs récemment déclaré qu’il se verrait bien jouer là-bas. Les Bulls sont en tout cas intéressés, et il serait d’ailleurs une de leurs priorités.
Au-delà du cas du futur meneur titulaire de l’équipe, il n’y aura pas beaucoup d’autres dossiers à gérer : 9 joueurs possèdent un contrat garanti pour la saison prochaine dont les principaux joueurs clés de l’équipe. Parmi les cadres, seul Robin Lopez sera free agent. Le pivot vétéran pourrait pas continuer dans l’Illinois afin d’intégrer une équipe plus compétitive, même si les dirigeants aimeraient le conserver dans un rôle de vétéran. Ryan Arcidiacono, qui a joué 81 matchs cette saison, dont plusieurs en tant que titulaire, pourrait être resigné alors qu’il est apparu utile dans la rotation au poste de meneur.
Walter Lemon Jr, arrivé en fin de saison, possède lui, un contrat non garanti pour la saison prochaine. Il a surpris lors de ses quelques apparitions avec plusieurs gros cartons offensifs, même si, c’était lorsque l’équipe était décimée par les blessures. Reste à voir si le Front-Office voudra prolonger cette belle aventure.
Verdict : Le projet est clair à Chicago : reconstruire en accumulant des jeunes joueurs prometteurs à quasiment tous les postes. Ces jeunes devront continuer à grandir et à progresser la saison prochaine. Durant cet été, la priorité sera de trouver un meneur de qualité supérieure à Kris Dunn. Cela pourra s’effectuer soit par la free-agency soit par la draft. Les Bulls pourraient d’ailleurs faire des transactions pour monter durant cette draft. Mis à part le dossier du meneur de jeu, l’intersaison des Bulls ne devrait pas être trop animée. La reconstruction est en bonne voie, et il va falloir voir combien de temps elle durera encore.