Le jeu du GM: la Trade Deadline, The Phoenix Suns’ Edition, Ep. 18
Les New York Knicks envoient: Joakim Noah et leur choix du premier tour 2017
Je ne compte pas sur les services de Tyler Zeller. Néanmoins, outre ses qualités propres, je n’ignore pas que son contrat n’est pas garanti l’an prochain, ce qui peut faire économiser huit millions à une franchise soucieuse de se positionner sur le marché des agents libres.
Grâce à la maestria qu’on lui connaît depuis plus d’une décennie, l’organisation new-yorkaise se retrouve à la croisée des chemins. L’énorme accord de Derrick Rose avec la franchise arrive à son terme, ce qui peut lui permettre de faire un coup en attirant un gros poisson. Cependant, la grosse pomme reste plombée du contrat progressif de Jooks, dix-sept millions à l’heure actuelle, plus de dix-neuf en 2020.
Personne ne voudra d’un tel boulet. Je dis bien personne. Ainsi, pour que j’accepte une telle contrainte qui pulvériserait ma flexibilité salariale, il faudrait m’appâter. Le principal asset des Knicks se nomme évidemment Kristaps Porzingis, mais, soyons sérieux, il n’est pas sur le marché. Dès lors, la seule pièce valable convoitée réside dans le choix 2017 des Knicks. C’est un sacrifice de leur part. Cela étant, je me demande bien si cela vaut le coup de mon propre point de vue. Noé continuera à traverser le Déluge pendant encore trois saisons après celle-ci, ce qui hypothèque la possibilité d’une progression de ma franchise par la signature d’agents-libres de renom.
En revanche, j’écarte l’éventualité d’ajouter une protection à ma proposition; elle contre-dirait le sens de la démarche.
Si les Knicks acceptent ma proposition, alors ils se délestent d’un poids de près de dix-huit millions pour les prochaines années. Cette décision, alliée à la fin du contrat de Derrick Rose, leur permet de signer du lourd tout de suite pour épauler Carmelo Anthony et Kristaps Porzingis afin de viser le titre au plus vite. Ils n’ont pas besoin d’un rookie, dont la capacité à performer tout de suite est soumise à caution.
Si les Knicks refusent ma proposition, alors ils se tournent vers une reconstruction au long terme et nécessitent effectivement ce choix.
C’est une définition de leur projet sportif que je leur demande, en somme.
Le contrat (et le niveau actuel) de Joakim Noah est-il si problématique qu’il serait envisageable de sacrifier un potentiellement solide, voire bon ou très bon choix de draft dans une cuvée plutôt bien remplie ?
En réalité, c’est surtout le pick qui vaut plus que le cap space généré par le départ du pivot new-yorkais. La time-line à privilégier est d’avantage celle de Kristaps Porzingis que celle de Carmelo Anthony où il faut bien reconnaître que l’espoir est désormais fané. On cherchera donc un jeune talent plutôt qu’un talent confirmé issu de la free agency, soit le pick plutôt que le cap space.
D’ailleurs, je pense que Gotham obtiendra une plus grande dose de talent avec la draft qu’avec la free agency (et pour bien moins cher, ce qui ne fait jamais de mal). Ça fait en effet quelques temps que la franchise n’a plus été capable d’attirer un excellent joueur via les signatures de contrat (on se souvient que Greg Monroe a préféré Milwaukee à NY). Vu le bordel qu’a encore été le club cette année, il serait bien naïf de croire que l’été prochain sera différent.
Et puis ça ne me gêne pas tant que ça d’avoir à supporter le contrat de Jooks. Son caractère, son expérience et ses racines new-yorkaises pourraient faire tâche d’huile sur le reste de l’effectif et contribuer au développement d’une culture de l’effort et de la fierté qui semble avoir disparue de la franchise depuis le départ du coach Jeff Van Gundy. Je garde également l’espoir de retrouver un Noah opérationnel pour servir d’excellent remplaçant et de soutien à Porzingis.
Et puis je pense qu’un jour, son contrat expirant (lors de la saison 2019/2020) aura de la valeur pour servir de monnaie d’échange. Ces dernières années, le plafond salarial n’a cessé d’augmenter fortement année après année ce qui faisait que finalement, assez peu d’équipe avait besoin de se ménager de la place dans leur masse salariale pour pouvoir recruter du lourd à la free agency. Parallèlement, certains contrats signés il y a longtemps sont devenus ridiculement petits comparativement à l’immense pouvoir de dépense des franchises. Cela faisait qu’un roster pouvait être bien rempli sans avoir un besoin absolu de recruter à l’intersaison. Durant ces années, il n’était pas intéressant de sacrifier un choix de draft ou un bon joueur pour obtenir du cap space.
Mais d’ici peu, le salary cap n’aura plus augmenté depuis quelques temps, la grande majorité des contrats se sera étalonnée par rapport à ce plafond et des franchises ambitieuses auront besoin de marge salariale pour viser la signature d’une star ou de « la pièce manquante » durant l’été suivant. Ces franchises seraient contentes de pouvoir échanger un ou deux contrats longs d’au moins un an de trop en échange de celui, expirant, de Noah, quitte à ce que ces contrats correspondent à de bons petits joueurs, ou quitte à ce qu’il faille mettre des choix de draft pour convaincre les Knicks.
Au Madison Square Garden, il n’y a que le long terme à jouer et ainsi, dans cette optique, le pick 2017 et comme Noah sont plus intéressants à conserver.
A suivre.