Chicago Bulls - NBADossiers

Intersaison 2013: focus sur les Chicago Bulls

Les playoffs battent leur plein, mais l’intersaison a déjà commencé pour les équipes éliminées, qui sont déjà tournées vers l’année prochaine. Choix de draft, gestion de la masse salariale, carences de l’effectif, … les dossiers sont nombreux pour les GM. On vous propose donc de se mettre à leur place en faisant un point sur la situation salariale de chaque équipe, et les conséquences possibles sur le recrutement à venir cet été. Après les franchises éliminées en saison régulière et au premier tour des playoffs, place aux vaincus du second tour: aujourd’hui, Chicago.

 

Le monde des finances NBA étant un univers pour le moins complexe, voici une petite explication des termes utilisés:

RFA: Restricted Free Agent. Se dit d’un joueur arrivant en fin de contrat, mais dont l’équipe peut s’aligner sur n’importe quelle offre. Dans la grande majorité, ce statut concerne les joueurs arrivés au terme de leur contrat rookie (soit à la fin de leur 4e année). C’était le cas, par exemple, de Nicolas Batum: Minnesota lui avait offert un gros contrat, sur lequel Portland s’est aligné, ce qui a obligé le Français à rester.

UFA: Unrestricted Free Agent. Joueur en fin de contrat sans aucune restriction: il peut signer où il le souhaite.

Player Option: il s’agit d’une clause présente dans certains contrats, permettant à un joueur de mettre fin à son contrat avant son terme. Par exemple, Monta Ellis a encore un an de contrat à Milwaukee, mais peut décider d’y renoncer pour tester le marché, devenant ainsi UFA.

Contrat non-garanti: la majorité des contrats NBA est garantie, ce qui signifie qu’une équipe qui déciderait de couper un joueur continuerait à voir son contrat peser dans la masse salariale. Mais certains contrats possèdent une ou deux années non-garanties, ou alors de manière partielle. Contrairement à la Player Option, c’est dans ce cas là l’équipe qui a la liberté de mettre un terme au contrat.

Rappelons par ailleurs que la NBA fonctionne selon un système de limitation salariale: le salary cap est depuis quelques saisons fixes autour de 58 M, c’est la valeur que nous prendrons en compte. Une équipe ne peut recruter un free agent d’une autre équipe qu’en restant en-dessous de cette limite. Par exemple, une équipe voulant recruter Al Jefferson et ayant une masse salariale de 49 M ne pourrait offrir plus de 9M au joueur, ce qui l’inciterait sans doute à aller voir ailleurs.

En revanche, toute une série d’exceptions permettent à une équipe de resigner ses propres joueurs, ce qui explique que la plupart des équipes soient au-dessus du salary cap. Dans le cas d’Al Jefferson, Utah pourrait ainsi le resigner en dépassant la barre des 58M.

 

Chicago Bulls (45-37)

Les playoffs héroïques des Bulls, privés de Derrick Rose et décimés par les blessures, l’ont confirmé: au complet, Chicago a de quoi être l’un des plus sérieux adversaires de Miami à l’Est. Le retour de Rose l’an prochain devrait aller dans ce sens. Après avoir reconstruit son banc l’été dernier, le GM Gar Forman ne devrait pas faire trop de changements durant l’intersaison, et parier sur cet effectif déjà très compétitif, avec quelques retouches.

Situation salariale

Masse salariale cette année : 75,6 M.

UFA: Nate Robinson, Nazr Mohammed, Marco Belinelli, Vladimir Ramdanovic, Daequan Cook

RFA: –

Player option: –

Contrat non-garanti: Richard Hamilton, Malcolm Thomas

Contrat garanti: Derrick Rose, Luol Deng, Joakim Noah, Carlos Boozer, Kirk Hinrich, Jimmy Butler, Marquis Teague, Taj Gibson

Chicago fait partie des franchises dont la masse salariale dépasse la luxury tax (70M), ce qui ne ravit pas le propriétaire. L’essentiel de ces dépenses vient des quatre gros contrats de Rose, Deng, Boozer et Noah, tous supérieurs à 11M et qui à eux seuls atteignent le montant du salary cap (58M). L’entrée en vigueur du nouveau contrat de Taj Gibson, dont le contrat rookie se termine le 30 juin, va augmenter cette somme, puisque l’ailier-fort va de 2,15M à 7,55M la saison. Ajouté aux 4M que touche Kirk Hinrich et aux deux contrats rookies de Teague et Butler, cela fait un peu plus de 71M engagés pour seulement 8 joueurs…

Pour alléger un peu cette réalité financière, il est fort probable que Forman décide de se débarrasser de Rip Hamilton, souvent blessé et que Thibodeau n’utilise plus. Sa dernière année de contrat à 5M n’est garanti que pour 1M, ce qui permettrait aux Bulls d’économiser 4M, un peu plus s’ils renoncent aussi au mini-salaire de Malcolm Thomas.

Gar Forman dispose néanmoins d’une arme pour s’offrir plus de marge: l’amnesty clause, qu’il n’a pas encore utilisé. Carlos Boozer est évidemment dans le viseur. Avec un contrat de 15,3 M l’an prochain, l’ancien Jazz pèse très lourd dans les comptes, sans que son apport en playoffs apparaisse réellement au niveau. Qui plus est, Gibson attend son tour sur le banc. En amnistiant Boozer, en libérant Hamilton et Thomas et en intégrant le contrat du tour de draft, Chicago disposerait d’une masse salariale de 58,5M, à peu près la somme du salary cap. Ce qui laisse peu de possibilités pour recruter, mais déjà plus qu’en étant au-dessus de la luxury tax. Notons que Chicago a déjà utilisé la Bi-Annual Exception l’an dernier (pour Belinelli), et qu’ils n’en disposeront donc pas cet été.

Qui garder?

Comme on vient de le voir, le noyau dur de l’effectif est déjà présent et devrait rester le même, le seul cas posant question étant celui de Carlos Boozer. Les fans réclament depuis un moment déjà le départ de Boozer, qu’ils considèrent comme surpayé. Son départ est pourtant loin d’être sûr: Boozer sort de sa meilleure saison avec les Bulls, reste un intérieur offensif de très grand talent et a même fait des playoffs corrects. Remplacer un ailier-fort qui tourne à 16,2 pts et 9,6 rbds de moyenne est loin d’être facile, et le front office des Bulls en est parfaitement conscient. Dans l’état actuel des choses, on parierait sur un retour de Boozer à Chicago l’an prochain.

Hormis le cas de ce dernier, l’essentiel du travail sera donc la gestion des free agents. Mohammed, Ramdanovic et Cook sont loin d’être irremplaçables, et devraient donc aller voir ailleurs. La grosse question concerne Nate Robinson et Marco Belinelli. Le premier a sorti des playoffs monstrueux, et c’est paradoxalement ce qui va l’amener à quitter Chicago. Kryptonate jouait en effet au minimum salarial cette année et cherchera (et trouvera) un meilleur contrat à l’intersaison, que les Bulls ne peuvent lui offrir dans leur situation. Dommage, mais pas dramatique: avec Rose, Hinrich et Teague, l’équipe est armée au poste 1. Le cas est un peu différent pour Belinelli, que Chicago aurait tout intérêt à garder dans le rôle du shooteur back-up de Butler. Tout dépendra des exigences financières de l’Italien, les Bulls ne pouvant se permettre de trop grosses dépenses.

Roster possible:

PG: Rose, Hinrich, Teague

SG: Butler, Belinelli?

SF: Deng

PF: Boozer, Gibson

C: Noah

Qui recruter?

Pour commencer, Chicago a un 20e choix de draft, ce qui, avec une sélection avisée, peut apporter un vrai plus. Une très bonne pioche serait le pivot de Louisville Gorgui Dieng, champion NCAA en avril. Excellent défenseur, attaquant correct, Dieng serait le back-up idéal pour Joakim Noah. Chicago peut aussi se diriger vers un arrière-ailier athlétique, du genre de Kentavious Caldwell-Pope (Georgia), même si on voit plutôt ce dernier être choisi avant, ou Jamaal Franklin (San Diego St). Attention tout de même, coach Thibodeau n’adore pas faire jouer des rookies, Marquis Teague en sait quelque chose…

Les Bulls n’auront par ailleurs guère de possibilités financières durant la free agency, et devront se débrouiller pour recruter intelligemment, en visant les joueurs susceptibles d’accepter des contrats pas trop élevés. Luol Deng a besoin d’un back-up pour le faire souffler: Matt Barnes serait un renfort formidable, après sa belle saison chez les Clippers. Ses qualités défensives ne pourraient que séduire Tom Thibodeau. Corey Brewer, qui pourrait quitter Denver, aurait également le profil. Selon la décision prise lors de la draft, le secteur intérieur pourrait aussi être à renforcer. Des Stiemsma, Brand ou Andersen pourraient faire des bonnes rotations. Mais il y aura de la concurrence sur ce dossier.

Enfin, on ne peut complètement écarter la possibilité d’un trade. Là encore, Carlos Boozer pourrait être une contrepartie valable, mais il faudrait vraiment que Chicago se voit proposer une offre intéressante pour le lâcher. On ne voit pas l’intérêt, par exemple, de récupérer Andrea Bargnani, comme certaines rumeurs le proposaient. Plus suprenante, mais aussi plus logique, la question d’échanger Luol Deng doit aussi être une des pistes de réflexion du front office. De tous le gros contrats des Bulls, celui de Deng est le seul qui arrive à son terme en 2014. Plutôt que de prendre le risque de le perdre sans contrepatrie l’été prochain, les Bulls pourraient chercher à jouer sur sa valeur marchande. Se séparer d’un des joueurs les plus aimés de Windy City ne serait pas une décision populaire, mais elle pourrait se comprendre.

 

Conclusion

Même si l’effectif actuel a tout pour être compétitif, Gar Forman a sans doute quelques interrogations sur la marche à suivre durant l’intersaison. Le plus probable reste tout de même que les Bulls ne bougent que très peu, et cherchent juste à remplacer les quelques free agents qui ne seront pas retenus. Ce serait le plus logique, dans l’optique de voir ce que cette équipe peut faire à 100% de ses capacités physiques. Mais ne vous étonnez pas non plus si jamais il s’en passe davantage…

 

Les focus précédents:

Charlotte Bobcats

Orlando Magic

Cleveland Cavaliers

Phoenix Suns

New Orleans Pelicans

Sacramento Kings

Washington Wizards

Detroit Pistons

Minnesota Timberwolves

Portland TrailBlazers

Toronto Raptors

Philadelphia Sixers

Dallas Mavericks

Utah Jazz

Milwaukee Bucks

Boston Celtics

Atlanta Hawks

Houston Rockets

Los Angeles Lakers

Brooklyn Nets

Los Angeles Clippers

Denver Nuggets

4 réflexions sur “Intersaison 2013: focus sur les Chicago Bulls

  • JoachimCelts

    Faut reconnaitre que Rose Noah Boozer Deng ça claque sur le papier mais on approfondissant, le fait que Deng arrive en fin de contrat, que Boozer coute cher ça peut poser problème. A suivre parce que je pense que Chicago peut prétendre à être top3 à l'est la saison prochaine

  • Rapha

    Quant tout le monde est en forme, c'est pour moi l'outsider n°1 du Heat

  • kon_victed83

    j'ai adoré les Bulls de cette saison, ils se sont forgés un caractère et on prouvait que meme sans leur meneur MVP ALL-STAR ils pouvaient s'imposer… Chapeau ! :D

  • C_4

    Pour une fois je suis d'accord avec les Chicagoans ! Le cas Boozer est sans aucun doute le plus important à traiter. Il est trop cher payé pour son rendement (qui est somme toute plus que correct !!). Avec D-Rose de retour, un Noah en forme, un Butler prometteur et un Deng toujours aussi polyvalent, il faudrait viser un profil de scoreur supplémentaire pour épauler D-Rose non ? Car Deng est certes correct en attaque, il reste cependant un spécialiste de la défense, Noah n'en parlons pas, même s'il progresse au niveau offensif, et Butler est encore trop irrégulier. Seul Boozer apporte une grosse contribution en attaque, mais il serait je pense plus judicieux de s'en séparer maintenant car il coûtera très cher les prochaines années. Si je ne m'abuse il lui reste 2 ans de contrat avec 30 millions de salaire. ça pourrait devenir un problème à l'avenir !

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